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À Paris, une réunion inédite sur les ours

Une réunion inédite aura permis aux éleveurs d'expliquer aux ministres leur quotidien sous la menace des ours.

La réunion sur les ours qui vient de se dérouler à Paris aurait été "constructive" entre les éleveurs, les élus locaux et le gouvernement.

Un ours tous les 7 kilomètres

"C’était une réunion assez inédite, estime Élodie Amilhat, éleveuse dans le Couserans et élue à la Chambre d’Agriculture de l‘Ariège. Nous avons été reçus par la secrétaire d’État à l’Écologie, celle à la Ruralité et le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Cela veut dire que la problématique des ours est vue de manière un peu plus globale. C’est déjà un grand pas.

À quoi aura servi cette réunion ? "Nous avons partagé les constats. On se trouve dans une situation où il y a énormément d’attaques. Nous avons environ un ours tous les 7 km, c’est énorme. Il y a un désespoir des électeurs au niveau économique. Demain, comment installer de jeunes agriculteurs dans ces zones, très importantes à continuer à entretenir ? Notre élevage souffre énormément de ces prédations."

 

Une coexistence, pas une cohabitation

Éleveurs et politiques auront aussi pu échanger sur le volet juridique, tel l’effarouchement. La préfecture de l’Ariège avait en effet autorisé les tirs pour effrayer mais l’arrêté a été suspendu. "La décision du Conseil d’État arrivera en fin d’année. Il faut savoir que les balles en caoutchouc n’ont jamais été utilisées sur les ours. Elles sont moins puissantes que celles utilisées par les CRS sur les manifestants. La peau des ours est sûrement plus résistante que la peau humaine..."

Au final, les participants auront obtenu des bases de discussion avec le ministère de l’Agriculture, mais pas de décisions concrètes quant à la régulation des ours. "On ne parle pas de cohabitation, mais de coexistence, rappelle Élodie Amilhat, éleveuse dans le Couserans. On n’a pas choisi. En 2040, il y aura 640 ours dans les Pyrénées. Hier, nous avons plus parlé de sujets de fond. Il faut mettre en place des mesures palliatives, mais cela ne résout pas le problème. L’indemnisation est indispensable, mais n’est pas une solution."

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