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Pas-de-Calais: nouveau décès d'un migrant dans la Manche, nombreuses tentatives de traversée

Une mer calme, d'innombrables tentatives de traversée et un nouveau mort qui vient alourdir un bilan humain déjà sans précédent dans la Manche en 2024: un migrant est décédé mercredi en tentant de gagner l'Angleterre par la mer, au moins le 57e depuis la début de l'année.

Sameer Al-DOUMY - AFP/Archives

Une mer calme, d'innombrables tentatives de traversée et un nouveau mort qui vient alourdir un bilan humain déjà sans précédent dans la Manche en 2024: un migrant est décédé mercredi en tentant de gagner l'Angleterre par la mer, au moins le 57e depuis la début de l'année.

Dans la nuit de mardi à mercredi et mercredi matin, à la faveur d'une fenêtre météorologique favorable à ces dangereuses traversées, de nombreux canots de migrants ont pris la mer.

Une embarcation a été signalée en difficulté dans le secteur d'Hardelot (Pas-de-Calais), a rapporté la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar).

Le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage a alors envoyé un bateau et un hélicoptère de la marine pour lui porter secours. Les personnes à bord de l'hélicoptère ont repéré une quinzaine de personnes à l'eau, "proches de la plage, et les ont hélitreuillées vers le rivage, selon la Premar. Malgré l'intervention des secours, un migrant, adulte, est décédé.

En tout, 61 personnes ont été prises en charge, selon le commandant des pompiers Baptiste Gournay, faisant état d'une personne en "urgence absolue" et de cinq en "urgence relative", toutes évacuées vers l'hôpital de Boulogne-sur-Mer, en plus de l'homme décédé. Selon lui, cet homme était âgé de 28 ans.

Le commandant Gournay a évoqué une autre opération à Merlimont, un peu plus au sud, avec trois migrants en "urgence absolue".

- Couvertures de survie -

D'importants moyens de secours ont été déployés sur le front de mer de Neufchâtel-Hardelot, où des migrants ont été conduits dans des halls d'immeubles pour se réchauffer, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Un canot crevé git sur la plage. La route est jonchée de vêtements et d'effets personnels trempés. Un migrant d'origine africaine, une couverture de survie enroulée autour de la taille et une autre autour de la tête, s'est avancé jusqu'au bout de la digue et fixe l'horizon, en direction de côtes anglaises invisibles.

Selon une membre de l'association Utopia 56 sur place, plusieurs migrants se trouvaient "en hypothermie sévère". Elle a fait état d'un "départ très compliqué", où "tout le monde s'est retrouvé à l'eau". Des gendarmes sont allés récupérer des migrants dans l'eau, a-t-elle indiqué.

Quelques heures après le drame, une autre tentative de traversée s'est déroulée tout près du lieu des secours. Sur une plage entre Neufchâtel-Hardelot et Equihen, quelque 70 migrants, dont plusieurs enfants, se sont jetés à l'eau pour rejoindre un canot venu les chercher, utilisant le système du "taxi-boat". Certains portaient des gilets de sauvetage, d'autres de simples bouées, d'autres encore n'avaient ni l'un ni l'autre.

Le canot n'a pas réussi à démarrer et environ 40 migrants sont revenus sur la plage. Le bateau a finalement démarré et s'est éloigné, emportant une trentaine de migrants.

L'AFP a assisté à deux autres départs dans la nuit, depuis Sangatte, près de Calais.

"Le chiffre qui nous saute aux yeux depuis quelques mois, c'est une personne qui décède tous les cinq jours" dans ces tentatives de traversée depuis le début de l'année, a réagi l'un coordinateurs d'Utopia 56 sur le littoral, Célestin Pichaud. "La situation est plus que dramatique. Les secours en mer et sur terre sont dépassés par les événements". Il dénonce la "volonté désastreuse de continuer dans la voie de la répression".

Dimanche matin, un autre migrant, un Indien d'environ 40 ans, est mort après une tentative de départ depuis la plage de Tardinghen.

Noyades et bousculades mortelles, sur des canots surchargés, ont fait de 2024 l'année la plus meurtrière depuis le début en 2018 du phénomène des traversées de la Manche sur de frêles embarcations, avec au moins 57 décès.

Mercredi dernier, trois migrants sont décédés dans un naufrage. La semaine précédente, un nourrisson de quatre mois trouvait la mort après que le canot où il se trouvait s'est déchiré.

Depuis une semaine, plus de 1.500 migrants ont atteint les côtes britanniques par la mer, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur britannique. Depuis le début de l'année, ils sont près de 30.000.

Par Kenan AUGEARD / Neufchâtel-Hardelot (France) (AFP) / © 2024 AFP

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