Si la situation dans les Ehpad inquiètent les professionnels, Pascal Champvert préfère témoigner de façon "sereine et équilibrée" pour rapporter au mieux la réalité du terrain. Le coronavirus tue certes, mais pas seulement dans les Ehpad, et pas dans des proportions catastrophiques.
Le président de l'association AD-PA appelle dans un premier temps à se poser "les questions fondamentales", en clair, les question "éthiques". "Le premier principe d'un pays comme le nôtre, c'est que toute vie est égale à toute vie", rappelle Pascal Champvert, qui tient à préciser que "la vie humaine passe avant toute activité humaine". "Je parle bien de la vie humaine, pas la survie, terrés comme des rats", insiste-t-il.
Pascal Champvert tient également à s'appuyer sur la devise de la République, "Liberté, égalité, fraternité", pour traverser cette crise. "Dans cette période, nous avons tous acceptés une diminution de nos libertés et les personnes âgées dans les établissements ou à domicile aussi", rapporte-t-il. Il appelle à un "nécessaire équilibre entre sécurité et liberté, mais aussi entre la sécurité physique et psychique". Le président de l'AD-PA appelle également à "respecter la vie à tout âge", pour préserver l'égalité. "L'avenir de la France c'est les jeunes, mais l'avenir de chaque Français c'est de devenir vieux", rappelle-t-il avec un brun de philosophie.
"Nous avons 12.448 décès de personnes qui ont plus de 70 ans"
Pour Malika Belarbi, la baisse de mortalité annoncée dans les Ehpad est à contrebalancer avec les statistiques. "Le 2 avril, nous avions 884 décès de personnes âgées dans les Ehpad, au 5 mai nous en avons 9.474", affirme-t-elle. "Pour moi ces chiffres sont loin d'être exhaustifs, nous aimerions avoir des données réelles", revendique la porte-parole de CGT-Santé. "Faut pas oublier que nous avons 12.448 décès de personnes qui ont plus de 70 ans, il y a une forte mortalité auprès des personnes âgées vulnérables", souligne-t-elle. L'aide-soignante rapporte une situation "dramatique" dans les Ehpad, par manque "de humains et matériels pour assurer nos fonctions et nous permettre l'éradication de ce virus".
Pascal Champvert reconnaît une certaine "fragilité" mais préfère voir "de façon sereine et équilibrée la réalité pour y répondre concrètement". Il accentue sur le fait que "1,5% des personnes vivant en maison de retraite sont décédées et donc que 98,5% sont toujours vivants". Des chiffres qui, selon lui, ne donne pas lieu à parler de "catastrophe ou d'hécatombe". "Il ne faut pas faire peur aux Français en leur faisant croire que s'ils ont un parent en établissement, il est déjà mort ou va mourir dans les prochains jours", prévient-il. "S'il ne faut pas paniquer, il faut regarder la réalité en face et la réalité est grave", reconnaît le président de l'AD-PA. "Ce sont les gens très âgés qui ont d'autres vulnérabilités qui sont touchés par le virus, en établissement comme à domicile". Des personnes âgées décédées à domicile, on en ignore encore le nombre, "nous découvrirons sans doute qu'après la crise, il est mort quasiment autant de personnes à domicile que dans les établissements", alerte-t-il.
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