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Patrick Artus : "Une crise de la finance est probable, mais pas une crise des banques comme en 2008"

Par La Rédaction

Patrick Artus, professeur associé à l'université Paris Panthéon-Sorbonne et chef économiste de Natixis, était l’invité d’André Bercoff, mardi 25 juin, sur Sud Radio dans son rendez-vous du 12h-13h, "Bercoff dans tous ses états".

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Patrick Artus : "il faut financer les pays émergents avec l'épargne des pays riches"

Patrick Artus, auteur de Discipliner la finance aux éditions Odile Jacob : "Il faut tout d'abord expliquer ce qu'est la finance. En général, on associe finance à banques. Les banques ne sont qu'une petite partie de la finance, près d'un quart environ. Elle transforme de l'épargne en financement de l’économie. Vous allez déposer de l'épargne dans une banque, et la banque va faire des crédits. Vous allez acheter de l'assurance-vie, votre assureur va prêter à l'État des entreprises. On mesure sa taille. D'un côté, il y a des dépôts, de l'autre des crédits. La finance, c'est cette activité de transformation de l'épargne en investissements".

"C'est donc quelque chose de bien la finance, c'est même indispensable. Il faut arrêter de la diaboliser". Pourquoi la finance est-elle si grosse ? Le chef économiste de Natixis explique : "La transformation de l'épargne en investissements est de plus en plus compliqué. Par exemple, il faut financer les pays émergents avec l'épargne des pays riches et donc emmener l'épargne dans ces pays. Il faut financer la transition énergétique. On a donc besoin de beaucoup de transformation d'épargne. C'est plutôt rassurant". Mais qui décide comment on investit ? 

"Une crise de la finance est probable, mais pas une crise des banques comme en 2008"

"La finance n'est pas tellement pilotée par les États. Les banques sont extrêmement régulées, surtout depuis le crise de 2008. C'est pour ça qu'à la question 'Peut-il y avoir une crise de la finance ?' que l'on entend tous les jours, j'ai même des collègues qui disent que la prochaine sera pire que celle d'il y a dix ans, ce sera très peu probablement la même crise, une crise des banques, parce que les banques ont énormément maigri, ont été réglementées et ont énormément de fonds propres".

Patrick Artus, professeur associé à l'université Paris Panthéon-Sorbonne, évoque aussi le problème majeur de la finance : "c’est son instabilité, sa volatilité qui détruit la capacité de croissance des pays émergents par exemple, puisque ce sont eux qui ont besoin de beaucoup de capital". Pour lui, la solution est simple : "Un État a les moyens de toujours racheter sa dette : en créant sa monnaie ou en augmentant les impôts". 

 

Cliquez ici pour écouter l’invité d’André Bercoff dans son intégralité en podcast.

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