La vie de Patrick Jardin a basculé le 13 novembre 2015. Sa fille, Nathalie, était présente au Bataclan durant les attaques de terroristes islamistes, dont elle ne ressortira pas vivante. Il vient témoigner de sa souffrance mais aussi de la réalité de ces exactions bien souvent atténuées ou cachées.
"Beaucoup de gens ne savent pas l'histoire des attentats du 13 novembre"
Père d'une des 137 victimes des attentats de Paris, le 13 novembre 2015, Patrick Jardin ne s'est jamais résigné et continue le combat pour faire éclater la vérité de cette horreur au grand jour. Dès le dimanche suivant les attaques, alors qu'il attendait son frère venu l'aider à retrouver sa fille, il fait la rencontre inopinée de Manuel Valls et n'hésite pas à l'interpeller. "La seule chose qui le préoccupait, c'est qu'il ne voulait surtout pas que ce soit filmé", rapporte-t-il.
"Plus ou moins blacklisté sur les radios et télévisions nationales", Patrick Jardin s'est alors exprimé dans un livre, afin de "dévoiler ce que beaucoup de gens ne savent pas sur l'histoire des attentats du 13 novembre 2015". Une entreprise "nécessaire" pour le père endeuillé qui souhaite "faire ouvrir les yeux" aux Français. "Mon but est de lutter contre l'islamisation de mon pays mais surtout pour que jamais dans mon pays, ne puisse se reproduire ce genre de massacre", ajoute-t-il.
"C'était un charnier"
À l'heure du procès des attaques contre Charlie Hebdo, qui se sont déroulées dix mois avant ceux du Bataclan, Patrick Jardin ne voit pas "les principaux accusés dans le box". "Certes, ils ont participé de près ou de loin à d'affreux massacres, mais il y a des gens qui portent une très lourde responsabilité et qui avaient des fonctions dans l'Etat", remarque-t-il. Ce qui peine le plus le père de Nathalie, c'est "qu'après le massacre de Charlie Hebdo, on n'a tiré aucune conclusion". "Si on avait tiré les conclusions, les attentats du Bataclan n'auraient pas eu lieu", estime Patrick Jardin.
Au procès du logeur de terroriste, Jawad Bendaoud, un des témoins a révélé que lorsqu'il est allé reconnaître le corps de son fils, "il n'y avait plus de yeux dans les orbites", rapporte le père de famille. "Quand on me dit qu'il n'y a pas eu d'exactions et que tous sont morts par balles, je n'y crois pas", insiste-t-il, sans vouloir "exagérer". "J'ai eu des entretiens avec des gens du Raid qui m'ont dit que c'était un charnier", raconte Patrick Jardin qui indique faire davantage confiance à ces hommes "que dans les pouvoirs politiques".
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