Invité de Seul contre Tous, dans le Grand Matin Sud Radio, l'agriculteur Paul François est revenu sur son combat judiciaire contre la firme Monsanto, à l'occasion de la sortie de son livre Un paysan contre Monsanto (éd. Fayard).
"En 2004, j'ai été gravement intoxiqué avec l'utilisation d'un produit, le Lasso, fabriqué par Monsanto", a-t-il expliqué. S'en suit un long combat pour convaincre les médecins de faire le lien entre son état de santé et son contact avec ce produit chimique, et pour faire reconnaître sa maladie en maladie professionnelle.
En février 2012, la responsabilité de Monsanto est reconnue par le tribunal et confirmée en appel en septembre 2015. Mais en juillet dernier, la cour de cassation a renvoyé le dossier devant une cour d'appel, estimant qu'il n'y avait pas de défaut d'information, mais que la responsabilité venait plutôt d'un produit défectueux. Le feuilleton judiciaire se poursuit donc et Paul François a lancé un appel aux dons pour pouvoir assumer la charge financière d'un nouveau procès.
Interrogé sur la sortie du glyphosate, quelques minutes avant que la Commission européenne ne reporte sa décision sur la prolongation de l'autorisation du produit, Paul François a estimé qu'il ne fallait pas précipiter l'interdiction de cette molécule : "Je n'ai pas dit que j'étais pour le glyphosate. Il faut le retirer parce que c'est un produit dangereux, il n'y a plus de contestation possible aujourd'hui. Est-ce qu'il faut le retirer au 1er janvier ? Je vais choquer, mais je dis non. Si on l'interdit au 1er janvier, il y a beaucoup d'agriculteurs qui vont remplacer cette molécule par une autre molécule chimique largement aussi dangereuse pour eux ou pour les riverains."
Écoutez l'émission Seul contre Tous, avec Paul François, dans le Grand Matin Sud Radio, présentée par Philippe David, Patrick Roger et Sophie Gaillard