La porte-parole de Reporters sans frontièress, Pauline Ades-Mevel et la chargée de plaidoyers libertés pour Amnesty International, Katia Roux, étaient les invitées d’Arthur de Laborde dans le "12-13h de l’été" du mardi 20 juillet 2021. Ensemble, ils sont revenus sur l’affaire d’espionnage Pegasus.
Katia Roux : "En réalité, cette entreprise a une responsabilité"
Chargée de plaidoyers libertés pour Amnesty International, Katia Roux explique au micro d’Arthur de Laborde, la particularité du logiciel espion Pegasus. Contrairement aux attaques standard, "Le logiciel peut exploiter des failles dans le code de certaines applications et donc s’insérer dans le téléphone. Une fois dedans, il a accès à tout. L’auteur de l’attaque peut avoir accès aux messages sms, aux emails, aux contacts, à la navigation sur Internet mais aussi peut activer le micro et la caméra et donc tout est accessible."
Une accessibilité qui pose des problèmes de sécurité pour les victimes, comme le confirme Katia Roux : "Aujourd’hui, ça met ces personnes-là en danger puisqu’on a pu aussi montrer que les attaques numériques pouvaient avoir des répercussions dans le monde réel". Pour Amnesty International, l’entreprise NSO Group a sa part de responsabilité : "cette entreprise a une responsabilité, puisqu’elle est censée pouvoir garantir que sa technologie ne soit pas utilisée pour porter atteinte aux droits humains", ce qui aujourd’hui n’est pas le cas.
📢 #Pegasus 🗣️ Katia Roux @amnesty "#NSO est loin de la lutte contre le terrorisme ! Cette société a une responsabilité car elle porte atteinte aux droits humains. Entre 2019 et 2021 son logiciel a été utilisé abusivement pour espionner illégalement"
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— Sud Radio (@SudRadio) July 20, 2021
Pauline Ades-Mevel : "Il est extrêmement important d’utiliser les moyens qui sont en notre pouvoir pour empêcher ce commerce de mouchard"
Pour Pauline Ades-Mevel, porte-parole de Reporters sans frontièress, cette attaque est une surprise : "nous sommes surpris par l’ampleur de cette surveillance et surtout par le fait qu’il s’agit cette fois-ci non pas d’une surveillance de masse mais d’un ciblage de journalistes". Un ciblage puisqu’au vu des informations détenues, ces journalistes "ont bien été visés individuellement" et "ont enquêté sur des sujets délicats".
Depuis 2017, Reporters sans frontières dénonce l’utilisation de ce logiciel pour espionner des journalistes. "Nous avions dénoncé l’utilisation du logiciel contre des journalistes mexicains mais nous avions, après cette action, regardé ce qui se passait en Arabie-Saoudite, en Inde, au Maroc et en Azerbaïdjan où nous avions de très gros doutes." Des doutes qui se sont révélés être fondés puisque ces États, que "nous avions identifiés comme étant des prédateurs de la liberté de la presse, ont été révélés utilisateurs" de Pegasus.
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