Reportage d'Adeline Divoux
La pénurie de carburant se poursuit en France. Des milliers de stations-service fermées ou en rupture partielle conséquence d'une grève dans plusieurs raffineries du pays. Depuis des jours, on voit des files interminables d'automobilistes qui espèrent faire le plein. Une situation telle que la première ministre Elisabeth Borne a annoncé hier la réquisition "des personnels indispensables au fonctionnement des dépôts".
"Parfois il a fallu échanger de voiture"
En attendant, c'est la galère, notamment pour ceux qui travaillent et dont c'est l'outil de travail justement. Par exemple les auto-écoles qui ne sont pas prioritaires à la pompe, sont obligés de s'organiser pour éviter d'annuler des cours. C'est ce qu'a fait Elodie, monitrice dans l'Est de Paris avec ses collègues. "Parfois il a fallu échanger de voiture. Par exemple mes collègues ont pris ma voiture avec boite automatique parce que mois j'avais du carburant mais, eux, non".
Mais le système a ses limites. Toute l'équipe, même le patron, s'est mobilisée pour ne pas être à sec comme l'explique Anaïs, la secrétaire de l'auto-école. "J'ai du annuler quelques cours. On n'avait pas d'essence pour honorer les cours des élèves. Du coup, ce temps là nous a permis de courir après l'essence. On a pris pas mal de réserves".
"Grâce aux jerricanes, on a pu faire l'appoint"
Des réserves dans des jerricanes... une solution de secours également utilisée par d'autres auto-écoles comme celle de Lofti qui n'avait pas pensé s'en servir si vite. "Des gens mal intentionnés ont siphonné tous les pleins des motos. Donc, pas d'essence. Pourtant, on avait un examen. Donc, grâce aux jerricanes, on a pu faire l'appoint pour au moins faire passer les examens et faire cours aux élèves. On les a pris par mesure de sécurité mais dès que la voiture est, malheureusement, à la moitié du plein, je demanderai aux moniteurs d'aller à une pompe à essence".
Et en attendant un retour à la normale, les professionnels du secteur demandent un accès prioritaire aux stations service... ou en tout cas des horaires dédiés pour continuer à travailler.
Reportage d'Adeline Divoux