"La seule protection était un masque en papier"
Depuis onze ans, Serge Bordes voit la maladie le grignoter un peu plus chaque jour : "je suis stimulé au cerveau par des électrodes, sinon ce serait catastrophique" explique-t-il. "À un moment donné, je prenais trois cachets toutes les trois heures".
Cette maladie de Parkinson, Serge Bordes la relie directement à ses vingt années passées dans une entreprise de traitement du bois dans le Tarn, des journées entières au contact de produits chimiques sans protections particulières. "Ils nous ont dit une fois qu'un des produits était cancérigène. La seule protection était un masque en papier". Diagnostiqué en 2007, il sera licencié trois ans plus tard pour "inaptitude" sans possibilité de reclassement compte-tenu de sa maladie.
"Les employeurs de Serge cherchent à gagner du temps"
Il y a trois ans, Serge Bordes prend une décision qui l'occupe désormais jour et nuit : il décide d'attaquer son employeur pour faute inexcusable. La procédure s'enlise et épuise moralement Serge et son épouse Béatrice : "les employeurs de Serge cherchent à gagner du temps, espérant peut-être que la maladie gagne du terrain et qu'il finisse par abandonner. Il faut tenir, c'est usant".
Seul soutien dans cette procédure judiciaire tentaculaire, l'association "Phyto-Victimes", sans laquelle Serge Bordes aurait laissé tomber depuis longtemps.