Reportage Sud Radio de Clément Bargain
Godefroy exploite une centaine d’hectares. Il cultive principalement des céréales. Certaines de ses parcelles sont situées à quelques mètres des habitations. Et pour lui, limiter les zones d'épandage de pesticides n’a aucun sens. "Passer du rôle de gens qui nourrissent à empoisonneurs, c'est un peu dur. Il y a un petit peu de désarroi..."
Sur l’année, Godefroy traite quatre fois ses blés. Un usage des pesticides qu’il juge raisonnable: "j'ai un pulvérisateur derrière mon tracteur, c'est plutôt tôt le matin. On est à peu près à 100 litres par hectare: pas grand chose au mètre carré".
Car sans ses produits chimique, difficile d’assurer une récolte de qualité selon lui: "le premier traitant de désherbage pour éviter la concurrence. Il y aurait sûrement d'autres herbes qui pousseraient à sa place et pourraient l'étouffer. Le deuxième traitement protège le grain d'infections de champignons qui le rendraient impropre à la consommation".
10 mètres: trop selon cet agriculteur, pas assez pour les écologistes
Si le gouvernement fixe une distance minimale entre zone d'épandages et habitations, Godefroy pourrait perdre plusieurs hectares de culture: "On peut pas dire qu'on ait des revenus exceptionnels ces dernières années. J'ai pas besoin d'aller reperdre 100, 200, 300 euros. On a déjà dû mal à aller les chercher. C'est 10 mètres aujourd'hui, c'est quoi demain?" Godefroy entend les revendications des associations écologistes, mais pour lui, la réglementation sur l’épandage des pesticides doit se traiter au cas par cas.
Au contraire, la distance proposée par le gouvernement n’est pas suffisante pour les associations écologistes. Elles demandent des périmètres de protection beaucoup plus importants: François de Beaulieu est vice-président du collectif "Nous voulons des coquelicots". Pour lui, il faut sortir des pesticides.
"On a pensé à une fake news. Tout ceux qui ont déjà vu ce qu'est une pulvérisation de produits savent qu'une distance de cinq à 10 mètres est parfaitement ridicule".