Un temps d’échange en classe sur l’antisémitisme et le racisme ? Après, le viol antisémite commis contre une enfant par d’autres enfants à Courbevoie, c’est ce qu’a proposé Emmanuel Macron.
L'école, baromètre de l'antisémitisme
Qu’en pense le célèbre Plantu, qui va dans les écoles susciter le débat au travers de ses dessins ? "Cela fait quand même plusieurs mois que je me rends compte qu’il y a enfin une prise de conscience. Il y a des années, j’étais allé dans un lycée du sud de la France. Un enfant avait levé le doigt, et tous les autres avaient dit « non pas lui, lui, c’est le juif ». Je m’étais tourné vers les professeurs qui m’avaient dit : « non, il n’est pas juif, mais quand ils n’aiment pas un gamin, ils disent que c’est le juif. »"
"Cela fait plus de quarante ans que je vais dans les écoles, cela fait dix ans que ce phénomène prend des proportions. Mais les médias n’en parlent pas, et c’est cela qui est grave. Les politiques n’ont pas fait le boulot, car ils n’ont voulu voir de l’antisémitisme que du côté de l’extrême-droite. Mais l’antisémitisme vient de partout dans les école et ailleurs. Aujourd’hui, ils commencent à ouvrir les yeux."
Antisémitisme à l'école : "Dès le collège, on entend des horreurs" affirme @plantu #GrandMatinhttps://t.co/7KDQscxlzD pic.twitter.com/zw8sIGtojl
— Sud Radio (@SudRadio) June 21, 2024
"Cela préfigure ce qui va se passer dans la société"
"Je vais dans toutes le écoles, même les maternelles, explique Plantu. Dès la sixième, cinquième, j’entends des choses, parfois des horreurs, mais je veux les entendre. Mais les enfants les disent, et je dis « je ne suis pas d’accord avec toi, mais c’est bien que tu le dises, et on va en parler. Il faut être à l’écoute de ce qui se passe dans les écoles. Cela préfigure ce qui va se passer dans la société. Et il faut que les médias reprennent ce que j’entends. On n’a pas assez raconté. Il y a une révolution à faire dans les médias pour aider les gens à ouvrir les yeux."
"À Cartooning for peace, on a des dessinateurs chrétiens, juifs, musulmans… On devrait revenir dans les écoles. Les professeurs font un boulot formidable. Dans la plupart des écoles, il n’y a pas de problèmes. Il y a des poches un peu partout. Je travaille avec des jeunes à Molenbeek, je fais venir des dessinateurs palestiniens, tunisiens et juifs. Ils ont des préjugés, nous aussi, mais il faut que l’on puisse se parler."
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