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Plus grande rétrospective Robert Doisneau depuis 20 ans à Paris

Des séries célèbres sur l'enfance ou les bistrots à d'autres méconnues, plus de 350 photographies de Robert Doisneau (1912-1994) sont exposées à partir de jeudi au musée Maillol, plus grande rétrospective consacrée à cette figure de la photographie humaniste depuis 20 ans à Paris.

Patrick KOVARIK - AFP/Archives

Des séries célèbres sur l'enfance ou les bistrots à d'autres méconnues, plus de 350 photographies de Robert Doisneau (1912-1994) sont exposées à partir de jeudi au musée Maillol, plus grande rétrospective consacrée à cette figure de la photographie humaniste depuis 20 ans à Paris.

"Toute une vie de travail", résume à l'AFP sa fille, Annette Doisneau, qui les a sélectionnées, avec sa soeur Francine Deroudille et la commissaire Isabelle Benoit, parmi les 450.000 de la collection de l'Atelier Robert Doisneau.

"Là, c'est Sabine Azéma", s'enthousiasme-t-elle devant une photo en noir et blanc de l'actrice française qui "a fait partie des +très proches+ de son père avec (le violoncelliste) Maurice Baquet et (le poète) Jacques Prévert".

"Il était allé la photographier sur le tournage d'+Un dimanche à la campagne+ de Bertrand Tavernier et, à partir de là, ça a été son rayon de soleil", ajoute-t-elle.

Travail ou vie de famille, "je n'ai que des souvenirs merveilleux avec mon père, qui était aussi un grand conteur et qui écrivait" lorsqu'il ne parcourait pas la Ville Lumière "avec de bonnes chaussures", dit encore celle qui a "travaillé et voyagé 15 ans" avec Robert Doisneau, dont elle s'occupait de "l'agenda, impossible à tenir".

- Marronniers en fleurs -

En ce début de printemps, la vision des marronniers en fleurs, que le photographe a évoqués dans un livre "en se demandant combien de fois encore il les verrait refleurir", lui "serre le coeur", confie-t-elle.

Intitulée "Instants donnés", l'exposition "retrace l'intégralité de sa carrière de 1934 à 1992 en déclinant une dizaine de thèmes, connus et inconnus", détaille Isabelle Benoit.

"On retrouve ses séries iconiques sur les enfants, les bistrots, les rues mais aussi son passage comme employé au journal Vogue. En contrepoint, 80 photographies, dans une section intitulée "gravité", qui montrent comment il a su capter les bas-fonds de la société française des années 40 et 50", ajoute-t-elle.

Quel que soit le sujet, "il est des jours, dit Robert Doisneau, où l'on ressent le simple fait de voir comme un véritable bonheur".

L'exposition, qui se tient jusqu'au 12 octobre, aide à mieux comprendre comment ce poète des banlieues maussades et du quotidien des anonymes joue de l'art du cliché comme Jacques Prévert jouait avec les mots.

Gueules d'ivrognes, prostitution, sans-abris... Le regard qu'il porte sur ceux qui peuplent ces univers semble rempli d'une bienveillance amusée.

- Collages -

L'exposition met aussi en lumière des aspects de l'oeuvre de Robert Doisneau presque jamais montrés, comme des collages et montages photographiques aux accents surréalistes ou son travail de publicitaire et d'illustration de magazines et de livres de poche.

Cette "vision renouvelée de son oeuvre" se révèle à travers des "séquences photographiques qui reflètent sa patience et son travail d'observation participante, car il se fondait dans la foule des gens qu'il photographiait", souligne Mme Benoit.

Témoin de ce sens de l'observation, une série de photos en noir en blanc du 14 juillet, rue des Canettes à Paris, en 1949: il photographie les gens toute la journée en terminant, à la nuit tombée, par la célèbre "Dernière Valse".

Parmi ses photographies peu ou pas connues, celles d'artistes comme Picasso, drapé d'une étoffe soyeuse orange, une vue plongeante de Giacometti dans son atelier, Niki de Saint Phalle entre deux de ses "nanas", Georges Braque surpris en plein travail ou encore le Britannique David Hockney, blond péroxydé d'une quarantaine d'années.

Dans la section banlieues, "on découvre les années 40 et 50, en noir et blanc, très peuplées et mises en scène à la demande de Blaise Cendrars dans un livre, et, 30 ans plus tard, les photos des mêmes banlieues en couleurs, dans un espace totalement déshumanisé", souligne la commissaire.

Une autre section parle des "rencontres" et présente une célèbre photo de concierge en 1945 ainsi que celle d'un policier devant l'entrée d'un cabaret qui semble vouloir le dévorer, intitulée "l'enfer".

L'exposition se conclut sur les dernières oeuvres de Robert Doisneau, en couleurs. "A la fin de sa vie, il dira que, si c'était à refaire, il referait tout en couleur", indique la commissaire.

Par Sandra BIFFOT-LACUT / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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