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PMA : après les États généraux de la bioéthique, des positions toujours aussi opposées

Par Benjamin Jeanjean

Reportage Sud Radio. Alors que s’achève la consultation des États généraux de la bioéthique, la question de la PMA demeure toujours aussi clivante, à quelques mois d’une loi qui devrait beaucoup faire parler.

Bébé maternité (©Fred Dufour - AFP)

Après plus d'une centaine d’auditions, le compte-rendu des trois mois de débats dans le cadre des États généraux de la bioéthique a été publié ce mardi par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE). Des conclusions qui font office de prélude au prochain débat qui aura lieu sur la Procréation Médicalement Assistée (PMA), qui fera l’objet d’une prochaine loi à l’automne 2018, alors que près d'un enfant sur 30 en France est conçu par PMA aujourd'hui selon les chiffres de l’Institut national d'études démographiques (INED).

"Une fois qu’elle est là et que je l’ai dans mes bras, j’oublie tout ça"

Au sein de la communauté LGBT, l’évolution de la législation en vigueur est en tout cas très attendue. "J’ai une merveilleuse petite fille et j’ai réalisé mon projet, mais ça m’a pris du temps, ça a été long, ça m’a coûté cher financièrement… Une fois qu’elle est là et que je l’ai dans mes bras, j’oublie tout ça, mais ça n’a pas été évident", confie ainsi à Gwendoline à Sud Radio, qui se sent aujourd’hui très chanceuse.

Après plusieurs mois de combats, d’examens sanguins, d’échographies, d’allers-retours entre Montpellier et l'Espagne pour sa fécondation in vitro, cette mère célibataire de 41 ans vient en effet de dépenser plus de 5 000 euros pour donner naissance à sa petite Adèle. Un parcours semé d’embûches, mais qui aurait pu être encore plus compliqué selon elle. "J’ai eu de la chance en trouvant des professionnels de santé qui ont bien voulu me suivre et m’épauler, et j’ai eu l’énorme chance que ça ait marché la première fois. Je n’aurais pas pu recommencer tout le parcours, financièrement ça n’aurait pas été possible", indique-t-elle.

"On a pris le pouls de la société française"

Du côté des opposants à la PMA pour toutes, on veut aujourd’hui mettre la pression sur Emmanuel Macron après ces États généraux de la bioéthique. "De manière incontestable, cette consultation organisée et à laquelle ont été appelés tous ceux qui souhaitaient y participer montre une opposition massive et le souhait de protéger les besoins du plus vulnérable, l’enfant, de connaître son père et sa mère et de savoir de qui il est né. On a pris le pouls de la société française et de l’opinion publique. Je ne peux pas imaginer qu’Emmanuel Macron manque de raison et de sagesse et insiste sur ce sujet", clame Ludovine de La Rochère, présidente de la Manif pour tous.

Alors que les opposants à la PMA étaient présents en nombre dans ces États généraux de la bioéthique, le président de l'association des familles homoparentales, Alexandre Urvitz, à préférer ne pas venir faire entendre la voix de ces familles. "On n’est pas vraiment masochiste, on n’a pas envie de se prendre tout ça dans la figure. C’est pour ça qu’on n’est pas venu répondre à ces débats, mais on sera là pour dire la vérité. Aujourd’hui, en France, on ne peut pas réserver un geste médical à une certaine catégorie de la population au regard de son orientation sexuelle", assure-t-il.

Avant l'arrivée du projet de loi cet automne au Parlement, le Conseil consultatif d'éthique rendra son avis à la fin du mois de juin ou en septembre.

Un reportage de Mathilde Choin

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