Un reportage de Clément Bargain pour Sud Radio.
Dans le département, les règles du confinement sont globalement bien respectées a souligné le préfet du 93. Mais les populations les plus précaires sont davantage touchées par le Covid-19.
Sur le bureau de Sylvine Thomassin, trône une pile de certificat de décès. La maire de Bondy doit tous les signer chaque jour et y "passe énormement de temps". Pour elle, "c'est assez terrible, on a une augmentation de 500 % des décès par rapport au mois d'avril de l'année dernière".
Pour la maire socialiste, la population est très disciplinée et le confinement, quant à lui, respecté.
"Ce ne sont pas des populations plus à risque du fait de leur indiscipline. Vous vous promenez dans les rues de Bondy aujourd'hui, c'est beaucoup plus tranquille que sur les quais de Seine un dimanche à Paris. Chez moi, il y a 44 % de logements sociaux, et ils sont très petits. Pourtant, les habitants respectent le confinement."
Mais les habitants de Seine-Saint-Denis sont plus exposés, notamment à travers les emplois, souvent de première nécessité qui font tourner le pays, même - voire surtout - en plein confinement. Sylvine Thomassin leur rend hommage.
"On a les premiers de tranchée : les infirmières, les aide-soignantes, les aides à domicile, les policiers, les caissières de supermarché. Où habitent-ils si ce n'est en Seine-Saint-Denis ?"
La forte densité dans les logements comme vecteur de propragation
Pour le professeur Frédéric Adnet, chef du Samu du 93, les mesures barrières sont bien plus difficiles à appliquer.
"La promiscuité est plus grande quand vous vivez à 5-6 dans un même pièce. On a alors une plus grande propagation du virus au sein de la cellule familiale, laquelle est le point de départ de l'épidémie".
Cependant, s'il y a dans ce malheur une lueur d'espoir, celle-ci est chiffrée : les hôpitaux de Seine-St-Denis commencent à observer une diminution des cas de Covid-19.