Comptez 3 euros la barquette de fraises françaises, contre 1 euro pour une barquette espagnole. Comment expliquer une telle différence de prix ?
Fraises : des coûts espagnols bien inférieurs
Xavier Mas, producteur de fruits à St-Sardos (Lot-et-Garonne), n'est pas très étonné que l'on trouve des fraises espagnoles dans le panier anti-inflation tricolore. "Cela fait des années que cela dure. Nous avons des coûts de production bien plus élevés que ceux de nos homologues espagnols, souligne . Quand il faut proposer un prix à bas coût, la distribution se tourne vers la fraise d’exportation."
"On importe plus de 40% de nos fruits et 60% de nos légumes. Le gouvernement ne respecte pas le grand plan national de souveraineté alimentaire mis en place pendant le Salon de l'agriculture." Pourquoi une telle différence de prix ? "La première des raisons est le coût de la main d’œuvre, à peu près 50% du coût de production de la fraise. Les coûts espagnols sont bien inférieurs. Seconde raison : ils produisent des variétés de fraises dites californiennes, beaucoup plus productives que les nôtres, plus résistantes et plus fermes. Par contre, elles ont moins de goût."
🍓 #Inflation : des fraises espagnoles dans le panier anti-inflation tricolore
💬"Le gouvernement ne respecte pas le grand plan national de souveraineté alimentaire mis en place pendant le Salon de l'agriculture." - Xavier Mas, producteur de fraises
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— Sud Radio (@SudRadio) April 19, 2023
Un prix de l'électricité qui a explosé
"Nous, nous avons choisi de développer des variétés gustatives, souligne Xavier Mas, producteur de fruits à St-Sardos. La gariguette est très bonne, par contre elle produit beaucoup moins de fraises par plant." À cela s’ajoutent des normes environnementales bien moins respectées en Espagne qu’en France. "Une réglementation globale sanitaire doit être appliquée par tous les pays membres. Mais notre surréglementation nationale est la plus stricte d’Europe."
"Sur les pesticides, nous avons moins de solutions techniques que nos homologues espagnols, précise le vice-président de la coopérative Vallée du Lot. Tous ces facteurs réunis font que nous avons des prix de revient bien supérieurs aux coût d’importation." À cela s’ajoutent enfin les coûts d’énergie. "Durant l’hiver, les prix de l’électricité ont été très rapidement plafonnés. Chez nous ils ont été multipliés par dix pour certaines entreprises."
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