Certains médecins généralistes disent se sentir actuellement un peu ignorés, invisibles, bafoués. Pourquoi ce sentiment ?
La première ligne de soin, c'est la médecine générale
"Au début de cette crise, alors que l’on s’attendait à un tsunami, nous étions préparés, en première ligne, explique Margot Bayart, vice-présidente du syndicat MG France, médecin généraliste à Réalmont dans le Tarn. Nous avons été surpris des messages passés disant « restez chez vous et appelez le 15. »" Ces médecins se sont-ils sentis ignorés dans ces procédures ? "85% des patients qui vont être atteints par le coronavirus vont l’être dans des formes bénignes. Qui est-ce qui s’en charge ? C’est la première ligne de soin, la médecine générale."
"C’est dommage, estime Margot Bayart, face à une épidémie de cette ampleur, de ne pas se servir de tout le tissu médical. L’hôpital a sa place pour les 15% les plus graves, et je salue le travail formidable de mes consœurs et confrères. Mais les 85% restants sont traités par les généralistes qui, eux, connaissent leurs patients, leurs problèmes de santé et sont en capacité de savoir comment les accompagner."
Surtout des téléconsultations
Comment se passe la relation avec les patients au quotidien ? "Avec d’autant plus de difficulté que c’est par téléphone, par visio, sans leur présence. Il a fallu changer complètement nos méthodes de travail, faire comprendre aux patients de ne plus venir au cabinet spontanément, sans avoir téléphoné. On ne peut pas faire venir quelqu’un souffrant de symptômes de conoravirus comme cela dans un cabinet médical. Il faut expliquer qu’il faut appeler et qu’on ne donnera qu’une consultation par téléphone ou une téléconsultation. Le problème de la Visio est aussi celui de l’accès aux techniques pour personnes âgées, ou de réseau en milieu rural."
"Notre grosse peur, souligne la vice-présidente du syndicat MG France, ce sont tous les autres patients, qui nécessitent un suivi. Ils ont été tellement respectueux de notre travail qu’ils n’osaient plus nous appeler. Aujourd’hui, on voit les conséquences de cela." A-t-elle constaté une baisse des honoraires ? "Oui, nous sommes très impactés aussi, nous avons perdu 40 à 45% de notre activité. Cela dit, nous ne sommes pas les plus à plaindre. Nous continuons à travailler et ne subissons pas un confinement, comme certains. Cependant, les consultations par téléphone ont été reconnues et peuvent être facturées comme des consultations présentielles."
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