Robert Cohen, pédiatre et infectiologue à l’hôpital intercommunal de Créteil (Val-de-Marne) le dit franchement : "On a bien compris que l’on est dans un monde de crainte. Pendant un moment, nous allons vivre avec un petit risque qu’il va falloir gérer."
Pas de monde sans école
Il mène actuellement une étude particulièrement importante auprès de 600 enfants. Avant même les résultats prévus pour la mi-mai, l’infectiologue se dit favorable à une reprise de l’école par les enfants le 11 mai prochain. Pourquoi ? "Il y a beaucoup de raisons. La première est que, que l’on reprenne maintenant ou en septembre, tout le monde a bien compris que l’épidémie ne va pas s’arrêter. Tant qu’il n’y a pas de vaccin, que la population n’est pas immunisée, la question se posera de manière identique. Deuxième raison, est-ce que l’on peut imaginer un monde sans école ? Il va falloir rouvrir l’école et y aller. Maintenant, nous avons assez d’éléments favorables pour ne pas être inquiets."
À quels éléments fait-il référence ? "Alors que ce n’était pas du tout attendu, nous nous sommes aperçus que les enfants de moins de dix ans portaient moins le virus que les adultes, qu’ils avaient moins la possibilité de transmettre", précise le pédiatre. En revanche, "au-dessus de 15 ans, le portage du virus ressemble à celui des adultes. Par contre, le risque de maladie grave est bien moins important que chez les adultes."
Que l'école soit prête à les accueillir
"On voit bien que ces enfants portent moins le virus, confirme le Dr Cohen. Et l’on s’aperçoit par plusieurs études que, quand un enfant porte le virus, il est beaucoup moins contagieux que ne l’est un adulte. Ainsi, en Australie, neuf enfants dans une école vivent normalement, et il n’y a eu qu’un contaminé sur plusieurs centaines d’enfants et d’adultes… À partir de 12-13 ans, c’est plus sensible, mais sans grand risque."
"La question fondamentale derrière est que l’école soit prête à les accueillir, estime l’infectiologue. On ne va pas revenir complètement comment avant. La difficulté va venir de là, pas d’un souci médical." Faut-il pour autant munir de masques les enfants de moins de dix ans ? "C’est exclu, même le conseil scientifique ne le souhaite pas. Les masques dits altruistes servent surtout à protéger les autres. Une fois que l’on décide d’en mettre, à mon sens, mieux vaut que ce soit obligatoire."
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