Un reportage de Grâce Leplat pour Sud Radio
Il y aura donc un laps d'une vingtaine de jours entre la date annoncée initialement par la ministre de la Santé et celle effective de parution des premières analyses de l'essai clinique Discovery. Le docteur Alexandre Bleibtreu est infectiologue à la Pitié-Salpêtrière à Paris, et selon lui, la réponse tient en un dicton : "entre vouloir et pouvoir, il y a une différence".
"Il faut le temps d'analyser, de lire, de vérifier. C'est comme si on vous donnait un bouquin de 500 pages et qu'on vous demandait de le résumer en cinq minutes", explique le Dr Bleibtreu.
La nature du virus et de ses "évolutions plutôt lentes" pose problème
L’essai clinique Discovery compare quatre traitements antiviraux, dont la choloroquine. Une étude qui nécessite du temps pour le professeur Florence Ader, aux commandes de l’essai en France.
"Comme c'est une maladie avec des évolutions plutôt lentes, avec une première phase d'environ une semaine et une deuxième phase qui dure une semaine supplémentaire, le meilleur moment pour les évaluer cliniquement, c'est quinze jours après l'inclusion d'un protocole pour chaque patient" explique avec pédagogie le Pr Ader, en charge des essais français.
Au total, 800 malades français participent à l’essai clinique, ils sont 3 200 dans toute l’Europe. Les premiers résultats ne seront donc donnés qu’à la fin du mois d'avril.
Le Pr Ader ajoute : "il va falloir attendre que chaque patient ait franchi ce cap des quinze jours pour qu'on puisse commencer à analyser les données afférentes à son traitement. Ensuite, il faudra un nombre substantiel de patients pour parvenir à des conclusions d'efficacité ou de non-efficacité".
Fait non négligeable, les premiers vaccins, étudiés - entre autres - par l'Institut Pasteur, pourraient être testés sur des patients d'ici cet été.