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Pourquoi les médecins du CHU de Limoges boycottent sa certification

Une large majorité des médecins du CHU de Limoges a décidé de boycotter la certification de leur propre hôpital.

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Une jeune femme a succombé à une méningite foudroyante, malgré ses appels au SAMU. (AFP)

C’est une première. Pas moins de 96 médecins du CHU de Limoges ont décidé de boycotter la certification de l'hôpital.

"Fait pour ne pas voir les vrais problèmes"

"Actuellement vu l’état du système de santé en France, la certification, c’est l’orchestre du Titanic qui continue à jouer lorsque le bateau coule, estime le Professeur Arnaud Jaccard, chef du service d'hématologie du CHU de Limoges et membre du collectif inter-hôpitaux. Si nous avons fait ce boycott, c’est pour alerter une fois de plus sur la dégradation progressive de notre système de santé."

"La certification, c’est une procédure qui vise à évaluer la qualité des soins et des services dans les hôpitaux, décrypte-t-il. Des experts indépendants viennent dans un hôpital et utilisent un manuel de certification. Ce manuel complexe, préparé par le cabinet de conseil Cap Gemini pour 180.000 euros, compte 131 critères. C’est fait pour ne pas voir les vrais problèmes de l’hôpital."

 

Hôpital : "Il y a eu 90.000 lits de fermés"

Quelles conséquences peut avoir ce boycott de la certification ? "Je pense que notre hôpital va être certifié, précise le Professeur Arnaud Jaccard. Mais nous en sommes à 96 médecins qui ont voté pour le boycott et 17 contre. Le CHU de Rennes a été le premier certifié, avec la plus haute qualité de certification. Sa directrice s’en félicitait. Quand vous regardez ce que disent les médecins de ce CHU au même moment, c’est une catastrophe comme chez nous."

"Le chef des services des urgences dit que 30 personnes dorment sur les brancards, détaille-t-il. L’hôpital de Rennes va mal. La certification, ce n’est pas dire qu’est ce que l’on peut faire pour que cela s’améliore, c’est mieux informer les patients de l’attente aux urgences. Que l’on fonctionne de plus en plus mal n’est pas le problème de la certification. Il y a eu 90.000 lits de fermés dans les hôpitaux. Les lits ont continué à fermer. Cela a été imposé à la direction petit à petit. C'est une politique concertée et qui continue. Il n’y a aucune raison de penser que cela va s’arrêter."

Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger et Laurence Garcia.

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