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Pourtant domicilé à Évreux, le terroriste était licencié d'un club de lutte à Toulouse

Par Augustin Moriaux

Témoignages exclusifs pour Sud Radio : l'histoire aurait pu passer inaperçue, ou du moins faire partie de tout ce qu'il y a de plus banal, à savoir la pratique d'un sport par un jeune terroriste en puissance, mais la distance entre le lieu de vie de l'assassin de Samuel Paty - Évreux - et ce club de lutte dans lequel il fut licencié trois séances durant - à Toulouse - devrait intéresser les enquêteurs. D'autant que ce club avait déjà fait l'objet de signalements pour radicalisation.

C'est l'un des prochains chantiers de Jean-François Ricard, procureur national antiterroriste : spécifier un lien éventuel entre la radicalisation de l'assaillant de Conflans et ce club de lutte à 700 kilomètres de chez lui. (Photo Abdulmonam Eassa / AFP)

Un reportage de Christine Bouillot, édité par Augustin Moriaux, pour Sud Radio.

 

Quinze personnes dont quatre collégiens sont en garde à vue dans l’enquête sur l‘assassinat de Samuel Paty. Tous sont interrogés par les enquêteurs antiterroristes qui cherchent à établir si le meurtrier russe d’origine tchétchène a bénéficié de complicité(s) ou non.

Une chose est sûre : le futur assaillant de Conflans-Sainte-Honorine est passé par Toulouse. En effet, Abdoullah A. fut un temps licencié d'un club de lutte du centre-ville, en 2018/2019 très précisément. Il y a certes pris une licence mais n’est pas resté longtemps, explique Didier Brison, président de la Ligue de lutte d'Occitanie.

"On a vérifié, il était bien licencié ici. C'est quelqu'un qui est né en 2002, il avait donc 16 ans quand il était au club. Il est resté trois séances. Pourquoi ? Parce qu'il n'était jamais à l'heure donc l'entraîneur lui a dit que ce n'était pas la peine de venir. Après il partait plus tôt, il avait toujours une excuse. On a décidé de ne pas le garder. On le connaît très peu."

Parti s'entraîner à 700 kilomètres de chez lui, dans un club suspecté, à l'époque, de radicalisation

Reste que l’on ne sait pas pourquoi le meurtrier, qui vit alors à Évreux, vient s'entraîner à Toulouse, dans un club qui avait déjà fait l’objet d'un signalement pour radicalisation. La mairie avait demandé au préfet de venir vérifier sur-le-champ. Et selon Laurence Arribagé, adjointe au maire en charge des sports, les rapports ultérieurs au signalement n'attestaient d'aucune radicalisation.

"Les services de l'État qui ont fait une vérification sur le club n'ont pas constaté d'élément probant, hormis un manque de mixité. Ils ont préconisé un engagement dans une formation et un rappel du cadre républicain. Donc à partir du moment où, au mois de mai, on nous rapporte ça, nous - la Ville - nous disons que la situation est sous contrôle."

Depuis, le club, principalement fréquenté par des Tchétchènes d'origine (40 % des 160 licenciés selon France Bleu), a changé de nom et de direction. Il est sous contrôle de sa Fédération mais la mairie ne lui délivre aucune subvention .

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