Après plusieurs semaines des conditions météo défavorables, de nombreux migrants clandestins ont tenté de traverser la Manche pour passer en Angleterre. 972 auraient réussi à traverser la Manche, des centaines d’autres ont été secourus en mer.
Migrants : 2.000 à 5.000 euros par passager
Pourquoi autant de traversées ce week-end ? "Effectivement, dès que les conditions météo sont bonnes, il y a des départs en masse, confirme François Guennoc, un des responsables de l’"Auberge des migrants", association qui apporte une aide matérielle aux migrants. Il y a eu 25 départs de bateaux, dont trois ont dû être secourus par les autorités françaises. En moyenne, on compte environ un millier de clandestins autour de Calais."
"Il y a beaucoup de candidats à la traversée. Ce sont des traversées très spectaculaires. En même temps, le nombre de demandes d’asile en Grande-Bretagne a baissé. Il y en a à peu près deux fois moins qu’en France. Cela a un côté très spectaculaire, mais ce n‘est pas non plus quelque chose de massif. Plusieurs filières de passeurs travaillent sur le littoral. C’est une activité extrêmement fructueuse : 2.000 à 5.000 euros par personne, des bateaux qui transportent 40 à 50 personnes. Malgré les démantèlements de réseaux, l’offre est importante."
📢 Près de 1 000 migrants ont traversé la Manche ce week-end pour rejoindre le Royaume-Uni
🗣️François Guennoc (@AubergeMigrants) : "Dès que les conditions météorologiques sont bonnes, les départs sont massifs. Ce week-end 25 bateaux sont partis, 22 sont arrivés sur les côtes" pic.twitter.com/Z0P4rXIJg3
— Sud Radio (@SudRadio) November 14, 2022
Des clandestins laissés dans la nature
Pourtant, les Britanniques parlent d’un nombre record de traversées, avec 40.000 clandestins. "Tout à fait, ces traversées ont commencé à devenir importantes il y a maintenant cinq ans, et le nombre augmente chaque année, observe François Guennoc. On a battu le record de 2021. Ces personnes ne sont pas arrêtées, elles sont laissées dans la nature. Il n’y a pas d’arrestation, sauf si certaines ont une obligation de quitter le territoire. La mise à l’abri ne concerne que les femmes, les enfants, les familles. Les hommes survivent sous des tentes, avec ce que nous leur distribuons."
Comment se déroulent les départs malgré la surveillance ? "Il y a un dispositif important pour les empêcher de traverser. Mais les points de départ s’étalent sur à peu près 100 km, depuis la Belgique jusqu’à la baie de Somme. Malgré les forces de police qui patrouillent, il y a forcément des gens qui arrivent à partir. Cela se fait très vite. Le bateau est gonflé dans les dunes en quelques minutes, et en une ou deux minutes, il est près à partir."
Retrouvez "C’est à la Une" chaque jour à 7h10 dans le Grand Matin Sud Radio avec Patrick Roger.
Cliquez ici pour écouter "C'est à la une"