Depuis ce 1er janvier, les règles de comptabilisation des temps de parole pour la prochaine présidentielle 2022 ont changé. Par exemple, Emmanuel Macron, pas (encore ?) candidat, va désormais être comptabilisé. On vous explique pourquoi.
Maître Grégoire Weigel est avocat au Barreau de Paris et surtout ex-chef de département en charge du pluralisme de l'information et des Campagnes électorales au Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA).
Invité de Sud Radio, Grégoire Weigel est venu expliqué que "le CSA a ouvert un décompte des temps de parole des candidats et des candidats présumés. C'est la grande nouveauté. À partir de ce 1er janvier, pour être très clair, Emmanuel Macron est enfin décompté par l'ensemble des radios et l'ensemble des chaînes de télé. Et plus on va se rapprocher du premier tour, plus les règles vont être sévères".
Temps de parole du CSA : l'équité plutôt que l'égalité ?
Candidat officiel ou simplement présumé, votre temps de parole va donc être décompté. Mais le CSA va-t-il compter autant Éric Zemmour qu'Emmanuel Macron que Jean Lassalle ? "Pendant une période assez longue, on va être en situation d'équité, ajoute Maître Grégoire Weigel. C'est-à-dire qu'il faut représenter équitablement à l'antenne les candidats même s'ils ne sont que présumés. Et puis le moment viendra où le Conseil Constitutionnel va publier la liste des candidats".
"À partir de là, on passera à un système d'équité renforcé. Enfin, on passera dans un régime d'égalité pur et simple quand on rentrera dans la campagne électorale au sens de la loi de 1962, c'est-à-dire les 15 premiers jours avant le premier tour ainsi que l'entre-deux tour" explique l'avocat.
Le compte des temps de parole va donc se faire dans un premier temps de manière "équitable". Pour se faire, le CSA va se baser "sur un faisceau d'indices comme le nombre de soutiens, la taille de la formation politique ou une actualité digne de ce nom". Tout cela va être mesuré pour déterminer "le droit d'accès" aux antennes, souligne maitre Weigel sur Sud Radio. "C'est tout à fait subjectif , bien évidemment, mais on comprend bien que si on ne fait pas de l'équité, on fait de l'égalité. Et là, ça devient complètement aberrant puisque les candidats qui ont très peu de représentativité sont traités comme les grands".
Comment traiter le cas des soutiens et des éditorialistes ?
Pour ce qui est d'Emmanuel Macron, "si les ministres soutiennent le chef de l'État en expliquant qu'il est merveilleux et qu'il doit continuer son mandat, ils seront comptés en qualité de soutien et leur temps de parole viendra dans le temps d'antenne du candidat. Donc non seulement il faut compter les candidats mais aussi tous leurs soutiens. Et pour ce qui est des éditorialistes, ils seront comptés quand ils exprimeront clairement leur position pour un candidat", a rappelé notre invité.
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