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Prisons: plus de 81.000 détenus en France, un chiffre inégalé, au 1er février

Avec 81.599 détenus recensés au 1er février, les prisons françaises n'ont jamais connu un nombre aussi élevé de personnes incarcérées, selon des chiffres obtenus samedi auprès du ministère de la Justice.

PATRICK KOVARIK - AFP/Archives

Avec 81.599 détenus recensés au 1er février, les prisons françaises n'ont jamais connu un nombre aussi élevé de personnes incarcérées, selon des chiffres obtenus samedi auprès du ministère de la Justice.

Au 1er février, les prisons françaises comptaient 81.599 détenus pour seulement 62.363 places opérationnelles.

La surpopulation carcérale, que personne ne conteste, est un mal endémique français.

La densité carcérale globale était de 130,8% au 1er février. Cette densité, supérieure ou égale à 200% dans 18 établissements ou quartiers pénitentiaires, contraint plus de 4.000 détenus, 4.490 exactement, à dormir sur des matelas posés à même le sol.

La densité carcérale atteint 158,9% en maison d'arrêt, où sont incarcérés les détenus en attente de jugement, donc présumés innocents, et ceux condamnés à de courtes peines.

Selon les données du ministère, 52.507 détenus étaient hébergés au 1er février dans un structure avec une densité supérieure à 120% et 41.875 dans une structure avec une densité supérieure à 150%.

Le seuil des 80.000 détenus a été franchi pour la première fois au 1er novembre 2024 (80.130). Il n'a cessé depuis de grimper sauf au 1er janvier où l'on avait enregistré un léger tassement (80.669 détenus contre 80.792 au 1er décembre).

Parmi les personnes incarcérées au 1er février, 21.631 sont des prévenus, en détention dans l'attente de leur jugement définitif.

Au total, 98.780 personnes étaient placées sous écrou au 1er février. Parmi elles, on compte 17.181 personnes non détenues faisant l'objet d'un placement sous bracelet électronique ou d'un placement à l'extérieur.

La France figure parmi les mauvais élèves en Europe en termes de surpopulation carcérale, en troisième position derrière Chypre et la Roumanie, selon une étude publiée en juin par le Conseil de l'Europe.

Des mesures ont pourtant été prises pour tenter de remédier à ce problème, comme l'interdiction des peines de prison de moins d'un mois, l'aménagement des peines ou encore le développement de travaux d'intérêt général.

En parallèle de la création de prisons de haute sécurité pour les détenus les plus dangereux, notamment les narcotrafiquants, les places de semi-liberté seront doublées d'ici 2027, soit 3.000 places, a récemment annoncé le garde des Sceaux Gérald Darmanin.

Selon le ministère, "cette mesure permettra notamment de lutter contre la surpopulation carcérale et de favoriser la réinsertion".

AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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