Reportage de Lionel Maillet pour Sud Radio
Prix des carburants - BTP: "Il est clair qu'on creuse notre tombe !"
La flambée des carburants impacte le BTP. Au pied d’un immeuble à peine sortie de terre, un parking est en train de prendre forme. Pour faire tourner sa centaine d’engins et de poids lourds, Jean-Michel Amato, patron d’une société de BTP installée à Martigues, a besoin de gazole et de GNR, le gazole non routier qui lui aussi n’est plus très loin des 2 euros. "Les minis engins de terrassement de 4 et 5 tonnes consomment une soixantaine de litres par machine et par jour", explique-t-il.
"L'augmentation représente environ 850.000 euros de surcoût sur une année, annonce Jean-Michel Amato. On réfléchit à suspendre nos marchés et à passer sur du chômage partiel pour passer le cap, confie-t-il. Pour l'instant, on tient, mais on ne pourra pas tenir longtemps comme ça. Avec une telle augmentation des charges, nos entreprises ne dégageant pas ces marges, il est clair qu'on creuse notre tombe ! Il va falloir se demander s'il ne vaut pas mieux rester à la maison plutôt que travailler..."
"Tous les produits que nous achetons vont subir une forte augmentation"
Au risque de ne pas décrocher de nouveaux contrats, cet entrepreneur qui emploie 47 salariés pourrait facturer 10% plus cher ses prochains chantiers car les hausses ne s’arrêtent pas au carburant. "Tous les produits que nous achetons, que ce soient les enrobés, les émulsions ou les bétons, vont subir une forte augmentation, ajoute Jean-Michel Amato. Ils sont tous liés au prix du carburant".
"On attend les décisions de l'État, les mesures qui seront mises en place pour les entreprises", explique le chef d'entreprise. La fin de l’avantage fiscal du carburant non routier est prévue en juillet. Autrement dit, encore une augmentation à prévoir.
Aurélie
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