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Procès des viols de Mazan: les derniers accusés passés au crible, leurs proches dans le déni

"C'est un homme formidable, je l'attends, je le soutiens": chez les proches des derniers accusés entendus mardi au procès des viols de Mazan, à Avignon, le soutien est indéfectible, confinant parfois au déni.

Christophe SIMON - AFP/Archives

"C'est un homme formidable, je l'attends, je le soutiens": chez les proches des derniers accusés entendus mardi au procès des viols de Mazan, à Avignon, le soutien est indéfectible, confinant parfois au déni.

Conclusion d'un long défilé entamé en septembre, l'examen des cas des sept derniers des 51 accusés à ce procès hors norme a débuté devant la cour criminelle de Vaucluse. Sept hommes, âgés de 30 à 69 ans.

Et ce sont d'abord leurs proches ou les enquêteurs de personnalité qui ont pris la parole.

"Je l'attends, je le soutiens, je ne le crois pas capable de commettre un viol", insiste ainsi à la barre la compagne de Christian L., 55 ans, alias "Chris le pompier".

C'est avec son haut d'uniforme siglé "Sapeurs Pompiers Vaucluse", que le quinquagénaire avait été filmé, en février 2019, en plein acte sexuel sur une Gisèle Pelicot inerte, assommée d'anxiolytiques par son désormais ex-mari, décrit comme le "chef d'orchestre" de ce dossier hors norme.

Sur l'ordinateur de Christian L. avaient également été retrouvées des centaines d'images à caractère pédopornographique ainsi que des messages de discussions sur internet à propos de viols d'adolescentes voire de fillettes.

Même déni chez la partenaire de Nizar H., 40 ans, filmé en octobre 2020 en train d'introduire sa verge dans la bouche de Mme Pelicot, malgré ses ronflements. "Je suis persuadée de son innocence, il n'a jamais eu l'intention de violer cette dame, je ne l'abandonnerai pas", insiste cette jeune femme de 25 ans.

- "Le bon copain" -

"Dans la famille, on est tous convaincus qu'il s'est fait piéger par ce Pelicot, qui a détruit notre famille", poursuit une soeur de l'accusé.

Comme Nizar H., Boris M., 37 ans, et Philippe L., 62 ans, maintiennent avoir été drogués par Dominique Pelicot, le mari, celui qui les avait recrutés sur internet pour venir violer son épouse à leur domicile de Mazan (Vaucluse).

"Ca a été mon bébé, ça a été mon +gâté+ (NDLR: "mon chéri"). Mon amour n'a pas changé pour lui", affirme la mère de Philippe L. Il n'aurait "jamais pu faire ça", ajoute son meilleur ami.

Autre accusé à comparaître cette semaine, Charly A. avait 21 ans seulement lorsqu'il s'était rendu pour la première fois au domicile des Pelicot, en 2016. Mais il y est ensuite retourné cinq fois, jusqu'en juin 2020.

"Peu loquace", selon l'enquêteur de personnalité, l'accusé devra pourtant s'expliquer. Sur ces viols de Mme Pelicot, et sur ce projet qu'il aurait évoqué, avec Dominique Pelicot, de violer sa propre mère, en la droguant aussi à coups de médicaments. Un scénario auquel il aurait finalement renoncé.

Nicolas F., journaliste de 43 ans, était lui le "bon copain", doté "d'un humour noir qu'il manie avec finesse". Mais c'était aussi quelqu'un de secret, ne révélant rien de sa vie privée. Au delà du viol de Mme Pelicot, il sera également interrogé sur les images pédopornographiques trouvées sur son ordinateur.

Dernier des accusés de ce dossier dont le cas sera étudié cette semaine, Joseph C., 69 ans, est le seul à ne pas être accusé de viol ou de tentative de viol, mais d'agression sexuelle seulement, faute d'avoir pénétré Gisèle Pelicot. Il encourt pour cela sept années de réclusion, contre 20 ans pour les 50 autres accusés.

Initialement, ces sept accusés auraient dû être entendus mi-septembre. Mais l'étude de leurs cas avait été reportée en raison des problèmes de santé rencontrés par Dominique Pelicot dès la première semaine des débats entamés le 2 septembre.

Et cette semaine encore leurs dépositions pourraient être perturbées par l'état de l'accusé principal, 71 ans, qui sera à nouveau hospitalisé jeudi, à Marseille. Une nouvelle suspension du procès n'est pas exclue, a averti le président de la cour, Roger Arata.

Si le calendrier prévisionnel était maintenu, et si l'hospitalisation de Dominique Pelicot ne durait qu'une journée, les accusés devraient être entendus sur les faits vendredi, voire lundi, après les auditions des experts psychiatres puis psychologues mercredi et jeudi.

A partir de la semaine prochaine, ce serait alors le début des plaidoiries des parties civiles, puis le réquisitoire et enfin les avocats de la défense. Avant un verdict attendu pour le 20 décembre.

Par Philippe SIUBERSKI / Avignon (AFP) / © 2024 AFP

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