Plainte devant l'Ordre des médecins, deuxième vague, vaccins, corruption... Le Professeur marseillais Didier Raoult décrypte l'actualité du Covid-19 au micro d'André Bercoff pour une émission spéciale. Selon lui, les chiffres de l'été sont moins préoccupants que ceux du printemps.
"Une vraie différence significative"
Alors que le gouvernement et les médias alertent sur une deuxième vague de l'épidémie, le Professeur Raoult tient à relativiser les derniers chiffres publiés par les autorités sanitaires. S'il y a bien actuellement plus de cas ces dernières semaines, "la mortalité est restée extrêmement basse" cet été, soulignant "une différence significative entre la mortalité observée en juillet-août à Marseille par rapport à mars-avril". "Il y a dix fois moins de morts proportionnellement", avance-t-il.
Le profil des patients décédés a évolué depuis le début de l'épidémie. "Au début de l'été, on a vu que la population était plus jeune", mais "ce n'est plus vrai actuellement". L'image de la population touchée est désormais "pratiquement la même" qu'au début de la première vague. "Sur les sujets âgés, on commence à avoir une mortalité dans cet épisode-là, comme dans la plupart des épisodes infectieux chez les gens qui ont plus de 80 ans", note le professeur de l'IHU de Marseille. "60% des gens qu'on a vu mourir avaient au-delà de 80 ans", témoigne Didier Raoult.
Plus de morts en dix jours que dans les deux derniers mois
Le professeur a comparé le taux de mortalité dans les pays selon les années et les tranches d'âge concernées, en consultant le site Eurobobo. "Vous voyez la moyenne par rapport aux autres années", relève-t-il. "Il y a eu en mars-avril, un pic supérieur que l'on a l'habitude de voir chaque hiver, avec 23% contre habituellement 17% en moyenne", admet le professeur Raoult. Dans seulement "deux pays européens", on a connu un pic supérieur au nôtre : l'Espagne et l'Angleterre. "Pour l'instant et jusqu'à fin août, il n'y a pas de différence significative par rapport à ce que l'on voit d'habitude", souligne le professeur qui pointe "les gens qui ont passé un certain âge et qui ont une espérance de vie très faible".
Didier Raoult reconnaît qu'il y a "incontestablement plus de morts associés au Covid-19 depuis dix jours que ce qui en avait dans les deux mois antérieurs". Mais l'épidémie a eu ses effets positifs, révèle le professeur. "On est en train d'explorer des choses que l'on n'explorait jamais", souligne-t-il. "On est en train de réanimer des gens que l'on ne réanimait pas, les capacités et les qualités de la réanimation sont considérables actuellement", rapporte le médecin marseillais qui explique une hausse des hospitalisations par le fait que "l'on hospitalise des gens qu'on n'hospitalisait pas jusqu'à présent".
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