Un reportage de Stéphane Burgatt à Marseille.
Pas d’embouteillage à l’heure de pointe. C'est la bonne surprise pour Elisabeth Pélissier, présidente d’un comité de quartier du nord de Marseille. Seulement, ce n'est qu'un bref répit car le laisser-aller de certains l’inquiète.
"Il y en a qui sont déconfinés depuis longtemps, ils étaient dans la rue, buvaient des bières, il y avait des enfants dans la rue. Je suis un peu inquiète là-dessus", explique cette présidente d'un comité dans un quartier Nord.
L'insolvable dilemme des transports en commun
Avec huit points de contrôle, les transport en commun sont surveillés de près, comme le rappelle le secrétaire du syndicat de police Alliance, Rudy Manna. Seulement, il reste des incohérences.
"Moi j'ai pris le tramway et j'ai vu la police municipale qui foutait dehors tous les gens qui n'avaient pas de masques. Après, il ne faut pas se leurrer, la distanciation sociale sera impossible dans les bus. Si c'est respecté, tant mieux, si ce n'est pas le cas, comment faire ? Verbaliser quelqu'un parce qu'il est à moins d'un mètre d'un autre ? Comment prouver qu'il est à moins d'un mètre ?"
Les habitants du Nord de Marseille ne devraient pas se précipiter dans les commerces
S'il y a du monde dans les rues, il n'y aura pas de ruée dans les magasins, du fait qu'une partie de la ville a été rudement impactée économiquement, comme l'analyse le député LREM, Saïd Ahamada.
"Il ne faut pas s'attendre à des afflux massifs dans les rues. Il faut se remettre à flot, les gens ont perdu beaucoup d'argent. Ce n'est pas dans les quartiers Nord qu'il y aura une hausse des dépenses, les gens ne sont pas dans une logique de consommation", regrette avec pragmatisme le député Saïd Ahamada.
Toujours selon l'élu de la 7ème circoncription des Bouches-du-Rhône, le premier "point chaud" de ce week-end pourrait bien s'articuler autour des plages et des espaces verts, zone verte le permettant.