Quatre policiers parisiens seront jugés prochainement pour plusieurs faits de violences dans le commissariat du XIXe arrondissement sur un homme qu'ils venaient d'interpeller en juillet, a indiqué mardi le parquet de Paris à l'AFP, confirmant une information de Libération.
D'après le ministère public, trois de ces fonctionnaires, Jean-Michel G., Guillaume B. et Marc B., seront jugés pour avoir "porté des gifles et coups de pieds et de poing" sur Ali H., soit des violences volontaires par une personne dépositaire de l'autorité publique, dans l'exercice de ses fonctions et en réunion, ayant entraîné une incapacité totale de travail supérieure à huit jours, en l'espèce 4 jours.
Un quatrième fonctionnaire, Roys G., sera jugé pour complicité de ces faits.
Le 28 juillet, un équipage de policiers avait interpellé Ali H. dans le XVIIIe arrondissement pour violences avec arme puis l'avait placé en garde à vue au commissariat du XIXe arrondissement, selon le parquet.
De même source, dans les compte-rendus policiers, "le seul usage de la force mentionné était d'avoir amené au sol la personne interpellée", alors même qu'en garde à vue, Ali H. a indiqué "avoir été violenté par les policiers".
"Il a relaté avoir été poussé contre un mur, avoir reçu des coups de coudes dans le cou lors de son transport en véhicule. Une fois au commissariat, il a décrit avoir reçu des claques à la tête, puis avoir été conduit dans une salle où il avait de nouveau été giflé et avait reçu des coups de pieds, ainsi que subi des écrasements au sol, maintenu par des pieds chaussés", a détaillé le parquet.
Guillaume B. sera en outre jugé pour faux en écriture publique, dans un procès-verbal que la justice soupçonne d'avoir été erroné, car il racontait notamment que dans la salle de fouille, Ali H. s'était "jeté au sol et débattu, se heurtant la tête contre les portes ouvertes des casiers".
Les quatre policiers ont été placés en garde à vue le 11 décembre puis présentés à un magistrat du parquet, qui les a convoqués pour une première audience correctionnelle procédurale prévue le 13 mars 2025.
Ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'entrer en contact entre eux, ainsi que pour trois d'entre eux de porter une arme et d'exercer toute fonction publique.
AFP / Paris (AFP) / © 2024 AFP