Nous sommes assaillis d’expertises multiples dans les médias. On est en droit de se demander un expert, c’est quoi ?
En cette période de crise sanitaire, il est vrai que la figure de l’expert doit être interrogée. Les médecins sont nombreux à s’exprimer sur les médias : ça défile ça défile, mais on sent bien la faille, les failles…
Entre le médecin officiel de la communication gouvernementale, l’urgentiste, le virologue, le généraliste… On aura tout entendu, des masques, pas de masques, une petite grippe, une pandémie, des sorties, du confinement, de la chlroroquine, pas de chloroquine… On s’y perd !
Jusqu’au rapport de force délirant entre les médecins adoubés et ceux critiqués comme le Pr Raoult : le Marseillais devenant un expert, contre-expertisé ? On s’y perd.
Et, à côté de l’expert, souvent le soupçon de conflit d’intérêt débarque. Un médicament autorisé et c’est vite un laboratoire pharmaceutique épinglé La méfiance est à son apogée. Méfiance que l’on retrouve bien sûr à l’égard de ces hommes politiques supposés avoir une certaine expertise, et surtout être entourés d’expert : et pourtant pourtant, là aussi ça tangue. Nous avions un président vanter les mérites des élections quelques heures avant le confinement. Nous avions une ministre de la Santé médecin de profession qui aurait dû veiller au stock des masques et être le sonneur d’alerte de cette crise à venir. Où sont les expertises ? Nous sommes en droit de se le demander…
Pourtant l’expert doit rassurer, non ?
Oui en effet, surtout que l’expert est là pour guider, montrer le chemin. Or, devant les avis contradictoires et les injonctions contraires on ne sait plus à quel expert se vouer. Et c’est encore pire pour les expertises en économie en sciences politiques en sociologie…
Là, l’expert peut être simple consultant et il devient comme par magie économiste, politologue, sociologue. Les médias promeuvent des toutologues par dizaine. Pourtant, là aussi les enjeux sont fondamentaux ; Et là, aussi les conflits d’intérêt nombreux, peut-être même plus. Qui est l’ami du pouvoir, qui est son ennemi. Ce n’est pas rien en termes de confusion des genres
Alors qu’est-ce qu’un expert ?
Deux ou trois choses primordiales
1 – une éthique, une déontologie
2 – une compétence reconnue par un collège de pairs
3 – une capacité à mettre à jour sans cesse ses connaissances
et 4 une intuition du moment, une conscience de l’époque
Ces conditions étant réunies : parfaitement, j’ai bien dit parfaitement, on peut faire confiance à l’avis d’un expert. Pour l’instant, l’experte en médecine que je ne suis pas vous conseille vivement de ne pas sortir. Car le bon sens aussi, c’est un peu de l’expertise !