Brigitte Laloupe : "La cour de l’école est squattée par les garçons"
À quoi ressemble une cour de récréation non genrée ? Le sujet apparaît cette rentrée après qu’une vidéo ait fait le buzz : un petit garçon y explique au maire de Bordeaux regretter que plus rien ne permette de jouer au ballon dans son école. "C’est un nouveau phénomène qui commence à se développer, explique Brigitte Laloupe, psychologue et auteur du blog Plafond de verre. C’est une réflexion où les chercheurs ont montré que l’espace public n’était pas occupé de la même façon par les hommes et par les femmes."
"La cour de l’école est squattée par les garçons qui jouent au ballon au football, estime la psychologue. Des jeux qui prennent beaucoup d’espace et qui ne sont joués que par des garçons, en général. Les filles par contre jouent à des jeux qui prennent beaucoup moins de place et font beaucoup moins de bruit. Des jeux classiques comme la corde à sauter ou la marelle, mais il en existe de nombreux autres. Ce sont aussi les petites discussions par petits groupes."
Brigitte Laloupe : "Le sexisme commence dès avant la naissance"
À Lyon, ont été installés dan la cour un petit poulailler, des copeaux de bois, un banc. Mais on a fait disparaître l’espace dédié aux jeux de ballon. Le sexisme commencerait-il dans les cours d’école ? "Le sexisme commence dès avant la naissance, il est partout, estime Brigitte Laloupe. L’école est un grand lieu de reproduction des différences entre filles et garçons dans leur socialisation."
Pourtant, depuis des millénaires, c’est ce qui se passe et garçons et filles jouent ainsi. "On ne sait pas ce qui se passerait si les enfants étaient socialisés de la même façon", juge néanmoins l’auteure du livre Comment le sexisme vient aux enfants. Ce que nous leur transmettons sans y prêter attention.
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