Rachida Dati : "Un bilan sera nécessaire, nous le devons aux victimes et aux Français"
Rachida Dati confie rester en lien très prononcé avec les habitants, les associations et toutes les institutions du 7è arrondissement de Paris, ainsi que ceux qui font encore vivre le 7è arrondissement, par téléphone ou par mail.
Beaucoup de critiques se sont abattues sur la gestion de la crise par les autorités : manque de masques, de tests de dépistage, flou dans la communication. Le gouvernement devrait-il revoir sa stratégie ?, s'interroge Patrick Roger. "Nous vivons une crise sanitaire sans précédent, notre génération n'a jamais vécu ce qui se produit, mais le temps n'est pas à la polémique, estime Rachida Dati. L'urgence est de protéger, informer et de rassurer les Français. Un bilan sera nécessaire, nous le devons aux victimes et aux Français, ajoute-t-elle cependant. Tous les soirs, nous faisons un décompte macabre, je pense à ces familles, à ces hommes, à ces femmes, ce ne sont pas des numéros, affirme-t-elle. Un hommage sera nécessaire : qu'ils ne soient pas morts pour rien, on apprend aussi de tous ces décès".
L'une des polémiques qui a surgi de cette crise est l'utilisation de la chloroquine. "Le plus important est de dire la vérité aux Français. Dès qu'ils sentent qu'il n'y a pas de transparence, les polémiques montent, explique Rachida Dati. S'agissant de ce traitement, je connais le professeur Didier Raoult, il n'est pas un charlatan mais un grand Professeur, un grand médecin qui a fait ses preuves au niveau international. Avec cette épidémie dont on ne maîtrise ni l'origine, ni l'évolution, il ne faut se priver de rien, évitons de rajouter une crise médicale à une crise sanitaire, à une crise politique !"
"Toute la France est punie à cause de quelques marchés parisiens qui n'ont pas respecté les règles !"
"S'agissant d'Anne Hidalgo, l'essentiel de ce qui est fait aujourd'hui à Paris est du ressort et de l'initiative des maires d'arrondissements, affirme Rachida Dati. Aujourd'hui, Anne Hidalgo ne fait qu'appliquer des directives sans prendre aucun risque alors qu'elle a des compétences et des prérogatives. Les conférences téléphoniques avec la Mairie de Paris sont inaudibles, on est à plus de cinquante et elles ne servent à rien, nous ne sommes pas entendus !", regrette-t-elle. La mairie de Paris considère qu'elle ne peut pas instaurer un couvre-feu et je considère que c'est important de pouvoir prendre ce type d'initiative. Il y a certains quartiers où une minorité ne respecte pas le confinement et met en danger toute la population, les ventes à la sauvette et le trafic continuent. C'est le même problème sur certains marchés", déplore-t-elle.
"La plupart des marchés ouverts respectaient les gestes barrières et se passaient très bien à Paris, assure Rachida Dati. Nous avons demandé dans les 6éme, 15ème et 17ème arrondissements que certains marchés puissent subsister, car c'étaient les seuls commerces de proximité, et pouvoir sanctionner les marchés qui ne respectent pas les règles. La Mairie de Paris a refusé de les sanctionner car ils ont peur de penser que l'on stigmatise certains quartiers ! Toute la France est punie à cause de quelques marchés parisiens qui n'ont pas respecté les règles !", dénonce Rachida Dati.
"Quand on remonte des observations, des initiatives ou des actions que nous avons prises, on n'a pas de réponse ou pas d'issue favorable de la Mairie de Paris, insiste-t-elle. Tout ce qui se passe dans les arrondissements, c'est à l'initiative des maires d'arrondissements, répète Rachida Dati. Plateformes de solidarité entre les parents et les enseignants, livraisons de repas : ce sont les maires d'arrondissement qui agissent !"
"Nous avons proposé à Olivier Véran de mettre en place dans le 7ème arrondissement un drive-test de dépistage"
Concernant les Ehpad, "Anne Hidalgo avait annoncé du matériel de protection : on n'en a pas vu la couleur !, affirme Rachida Dati. Nous avons essayé de récupérer tout ce qui existait dans les écoles, notamment les chariots chauffants pour pouvoir servir dans leur chambre les résidents des Ehpad, pour éviter les repas en réfectoire. Nous avons également proposé à Olivier Véran, ministre de la Santé, de mettre en place dans le 7ème arrondissement un drive-test de dépistage. J'espère la réponse favorable".
Au sujet des masques, "je n'ai pas vu les commandes, ni l'arrivée de masques de la Mairie de Paris, affirme Rachida Dati. Tous les jours, nous essayons de répartir le matériel que nous récupérons par solidarité de la part de petites entreprises que je souhaite remercier, comme le BTP, qui ont arrêté de travailler et qui nous ont fourni des masques et du matériel de protection".
Violences intra-familiales : "je ne veux pas que l'on assiste à des massacres dans le silence complet"
Avec le confinement, une inquiétude monte dans les villes concernant les violences conjugales. "La Mairie de Paris ne s'occupe pas des violences intra-familiales, déplore Rachida Dati. Le confinement peut favoriser pourtant le passage à l'acte, il ne faut pas le passer sous silence. Les propriétaires d'Airbnb pourraient mettre à l'abri des femmes et enfants victimes de violences", propose-t-elle. Je veux alerter sur le sujet des violences intra-familiales, je ne veux pas que l'on assiste à des massacres dans le silence complet".
Faut-il désinfecter les rues de Paris et les transports en commun ? "D'autres l'ont fait, pourquoi on se priverait de la désinfection des rues à Paris ?, se demande Rachida Dati. Je vais le faire dans certaines rues du 7ème arrondissement !"
Agnès Buzyn peut-elle toujours concourir pour les élections municipales ? "C'est la conscience d'Agnès Buzyn qui parlera, estime Rachida Dati. Ses propos m'ont profondément choquée. Si ce qu'elle dit est vrai, ses propos pourraient avoir une qualification pénale ! C'est très grave ce qui a été dit. Quel mépris de dire qu'une élection est une mascarade..."
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