Plus d'une centaine de personnes ont manifesté samedi pour réclamer l'application d'un jugement ayant annulé une délibération de la ville de Perpignan, dirigée par le RN, qui a baptisé une place du nom de Pierre Sergent, ex-député local mais aussi figure de l'OAS, a constaté une correspondante de l'AFP.
Plusieurs collectifs citoyens et organisations comme SOS Racisme et la Ligue des droits de l'Homme avaient appelé à ce rassemblement après que le tribunal administratif de Montpellier a annulé début mars la délibération du conseil municipal de Perpignan car "le choix de cette dénomination (...) a été de nature à heurter significativement la sensibilité du public", selon la décision.
La mairie qui a fait appel de ce jugement, a maintenu les plaques en question, marquées de l'inscription "Esplanade Pierre Sergent" et évoquant son parcours de "résistant" et de "député des Pyrénées-Orientales".

Des manifestants masqués allongés sur le sol lors d'un "die-in" pour représenter les personnes tuées par l'OAS, lors d'une manifestation à Perpignan, ville dirigée par le RN, contre le maintien de la plaque "Esplanade Pierre Sergent", le 15 mars 2025 dans les Pyrénées-Orientales
Jean-Christophe MILHET - AFP
Samedi, les manifestants ont recouvert ces mentions d'un autocollant de couleur rouge figurant une mare de sang dégoulinante et portant la mention "terroriste et tortionnaire de l'OAS responsable de l'assassinat de plus de 70 innocents en France".
M. Sergent est considéré comme l'un des fondateurs de l'Organisation armée secrète (OAS), groupe clandestin partisan de l'Algérie française. Dans sa décision, le tribunal administratif de Montpellier avait rappelé que les actions de M. Sergent au sein de l'OAS métropole avaient "entraîné sa condamnation à mort par contumace en 1962 et 1964 pour des faits de terrorisme".
"J’habite à côté et j’ai honte qu’une place de ma ville soit nommée en hommage à un terroriste d’extrême droite. Je veux que la mairie respecte la décision de justice", a expliqué à l’AFP Félix, un des manifestants qui ne souhaitait pas donner son nom.

Des manifestants tiennent des drapeaux de la France insoumise masqués allongés sur le sol lors d'un rassemblement à Perpignan, ville dirigée par le RN, contre le maintien de la plaque "Esplanade Pierre Sergent", le 15 mars 2025 dans les Pyrénées-Orientales
Jean-Christophe MILHET - AFP
"Le maire de Perpignan a été condamné pour enlever cette plaque et il réitère en faisant appel. On le vit très mal", a affirmé Jacky Malléa, membre du collectif "Pour une histoire franco-algérienne non falsifiée" qui a participé à l'organisation du rassemblement.
Contacté par l’AFP, le maire RN de Perpignan Louis Aliot a estimé que "le droit de manifester est libre dans notre pays". "C’est la gauche qui tente de faire illusion. La même qui cautionne un communisme qui aura fait 100 000 millions de morts", a-t-il ajouté.
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