Reportage à Marseille par notre reporter Lionel Maillet.
Au large de Marseille, on observe des poissons qui n’ont rien à faire là. Dans les bassins d’aquaculture de Gérard Carodano, on peut y trouver des mérous, du corail. Et dans le même temps la preuve que le climat est en train de se réchauffer avec cette espèce qu’on trouve normalement beaucoup plus au Sud.
"Maintenant, on voit une nouvelle espèce proche du bar qui est habituellement présente au Maroc, en Tunisie..." G. Carodano, pêcheur-éleveur à la Ciotat
À la Ciotat, où ce pêcheur qui fournit les plus grands aquariums d’Europe est installé, les barracudas des mers chaudes pullulent déjà depuis un bon moment. En revanche, d’autres espèces se "sont considérablement raréfiées, même aux endroits où on ne pêche pas."
De fait, la hausse des températures se ressent sur la Côte d'Azur ; un constat transcrit dans les paroles de ce même Gérard Carodano, éleveur ciotadien : "je constate que jusqu'à Noël on est au dessus de 15 degrés alors qu'avant, au mois de novembre, on était à 13."
Les conséquences visibles de la hausse du niveau de la mer
Dans le parc national des calanques, l’impact du réchauffement climatique est déjà bien visible, déplore son président Didier Reault.
"La grande nacre est attaquée par une bactérie qui profilère avec l'augmentation de la température de l'eau. Le récif coralien en pâtit, à l'image des gorgones qui s'acidifent et meurent." D. Reault, président du Parc national des calanques
Tandis qu'au marégraphe de Marseille, même s'il n'y a pas de données sur les températures, une certitude appuie ces propos : le niveau de la Méditerrannée a bien augmenté de 16 cm en un siècle.