Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
"Il est impossible de ne pas brasser les enfants de la même classe !"
Prof d’histoire géo en zone d’éducation prioritaire, Marie Lisca a peur de revivre le même scénario qu’au printemps dernier : "déjà qu'on est encore en train d'éponger les conséquences du premier confinement, notamment pour les quartiers les plus pauvres, les temps de concentration qui n'étaient déjà pas au top sont encore pires ! souligne-t-elle. Je comprends que les conditions sanitaires nécessitent une fermeture des établissements, mais ça me fait vraiment peur", confie-t-elle.
Ce qui inquiète Olivier Dracius, directeur d’école dans les quartiers nord de Marseille, c’est l’épidémie qui gagne du terrain : "il y a beaucoup plus de Covid dans les familles alentours et donc d'enfants qui sont cas contacts, explique-t-il. Selon lui, si les conditions étaient réunies pour assurer a minima le respect des protocoles, des gestes barrières, suffisamment de masques, de tests, qui nous permettraient de savoir dans quelle situation est chaque établissement, on serait plus sereins !"
"Le protocole est difficilement respectable tout simplement parce qu'il est impossible de ne pas brasser les enfants de la même classe ! estime-t-il. Par ailleurs, nous n'avons pas assez de masques à fournir aux enfants qui n'en ont pas et ce sont des enfants, rappelle-t-il. En fin de journée, pendant la journée, il suffit de regarder la courbe et voir le nombre de masques qui sont à terre..."
"Il y a une volonté de minorer les chiffres de contaminations dans les écoles"
Paradoxalement, à l’heure où l’on se demande s’il faut fermer les écoles, on dirait que tout est fait pour les garder ouvertes coûte que coûte selon Virginie Akliouat, la secrétaire du syndicat d’enseignants du SNUIPP dans les Bouches-du-Rhône. "L'ARS qui doit prendre les décisions de fermeture de classes ou de fermeture d'écoles tarde à prendre ces décisions", déplore-t-elle.
"Les élèves ne sont pas considérés comme cas contacts même s'ils ont partagé un repas à la cantine et donc sans le masque avec un élève positif, souligne-t-elle. On voit vraiment qu'il y a une volonté de minorer les chiffres de contaminations dans les écoles par ce biais-là !"
Dans la zone B d’Aix Marseille, les vacances ne commenceront que dans trois semaines, à moins qu’elles ne soient avancées.
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