Reportage à Marseille de Lionel Maillet pour Sud Radio
"Les étudiants crèvent la dalle pour certains d'entre eux..."
S’acheter à manger est devenu encore plus compliqué avec le reconfinement pour Satia et Lola, étudiantes en graphisme et en sociologie. "Ça va être plus difficile de trouver des petits jobs comme vendeuse dans un supermarché, expliquent-elles. Mon frigo n'est jamais plein en abondance, comme ça aurait pu l'être si j'étais restée chez ma mère", confie l'une d'elle.
Depuis mars, 74% des étudiants disent avoir des difficultés financières. "Lors du premier confinement, certains avaient une petite cagnotte, explique Jean-Louis Moro, le vice-président de l’université d’Aix-Marseille. Mais aujourd'hui, il n'y a plus de cagnotte et ils crèvent la dalle pour certains d'entre eux...", déplore-t-il.
"On est obligés d'apporter une aide alimentaire aux étudiants en difficulté"
C’est pour les aider qu’Emmaüs organise des collectes de nourriture. "Ceux qui donnent ne sont pas des grands groupes ou des grandes entreprises, rapporte Kamel Fassatoui, qui dirige la communauté Emmaüs de la Pointe Rouge. Ce sont des citoyens, qui donnent un paquet de riz, un paquet de pâtes, une bouteille d'huile. Des particuliers qui ont une conscience, en ce moment, on a besoin d'une solidarité".
Lyes Belhadj, qui préside le syndicat UNEF de l’université Aix-Marseille, participe aussi à cet élan de solidarité. "Avec le reconfinement, la situation qui ne s'était déjà pas résorbée s'est amplifiée, souligne-t-il. Aujourd'hui malheureusement, on est obligés d'apporter une aide alimentaire aux étudiants en difficulté, avec des distributions de masques gratuites".
"Certes le gouvernement a mis le repas à un euro pour les étudiants boursiers pour se donner peut-être bonne conscience ou se donner une bonne image, estime-t-il, mais les étudiants non boursiers, on en fait quoi ? Les étudiants qui n'ont pas encore de consignes claires du ministère ne savent pas s'ils doivent rentrer chez eux ou rester en cité U donc continuer à payer un loyer, on en fait quoi ?"
Rien que cette semaine, ce sont 2.000 colis qui vont être distribués aux étudiants marseillais.
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