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Réforme du chômage : "On est jetables, arrêtons de montrer du doigt ceux qui galèrent"

C’est la dernière mesure de la réforme de l’assurance chômage. Elle entre en vigueur à partir de ce mercredi. Désormais, la durée minimale de travail pour être indemnisé va passer de quatre à six mois sur les 24 derniers mois. Une modification du mode de calcul qui passe mal auprès des demandeurs d’emplois.

Chômage
Pôle emploi à Lille. (PHILIPPE HUGUEN / AFP)

Aurélie, 43 ans, élève seule un enfant de six ans dans un village de 400 habitants près d’Agen. Elle est chauffeur de poids-lourd intérimaire dans les travaux public mais doit parfois renoncer à aux missions qui lui sont proposées. Car elle ne trouve personne pour garder son fils très tôt le matin. "C'est très difficile de trouver des moyens de garde, surtout dans un village, et donc me voilà contrainte de devoir bénéficier du chômage pour pouvoir m'occuper de mon fils parce-que je ne peux pas travailler. Un jour je travaille, et l'après-midi à 15h, je ne sais toujours pas si la mission continue le lendemain. C'est au jour le jour !"

Reportage Sud Radio de Franck Longueville

 

 

Pour Fred, 54 ans, chauffeur-routier intérimaire, les chômeurs sont une nouvelle fois montrés du doigts avec cette réforme qu’il trouve injuste.

"Tout ce qu'on dit en ce moment sur la main d'œuvre non-pourvue, les gens fainéants qui ne veulent pas y aller : faut se rendre compte de la dureté des emplois qu'on a, pour toucher 1000 balles à la fin du mois. Je trouve qu'il y a vraiment beaucoup d'injustice là dedans..."

 

"Pousser les précaires à accepter n'importe quel travail"

Une réforme de l’assurance chômage qui ne sert pas les intérêts des demandeurs d’emplois, selon Corinne Chardy, la secrétaire départementale de la CGT. "Le gouvernement met en place cette mesure pour faire des économies, pour pousser les plus précaires et les plus en difficulté à accepter n'importe quel travail à n'importe quelles conditions et à n'importe quel salaire !" De fait, les principaux syndicats sont opposés à cette réforme de l’assurance-chômage.

 

"L'après-midi à 15h, je ne sais toujours pas si la mission continue le lendemain. C'est au jour le jour. On est beaucoup, en intérim, des employés jetables. Donc il faut arrêter de montrer du doigt ceux qui galèrent, vraiment !" - Aurélie, 43 ans, chauffeur de poids-lourds intérimaire

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