Les usines russes de Renault passent aux mains de Moscou pour un rouble symbolique. Quel avenir pour le constructeur français après une telle perte ?
Un demi-million de voitures par an en Russie
La valorisation du groupe n’est plus que de 6 milliards d’euros. "Renault a déjà vécu une période difficile ces dernières années, avec son changement de dirigeants et l’affaire Carlos Ghosn, décrypte Flavien Neuvy, spécialiste du secteur automobile, directeur de l’observatoire Cetelem. Ce retrait forcé de Russie est un coup dur, car le groupe avait beaucoup investi en Russie."
"Elle y vendait 500.000 voitures par an sur un marché au potentiel important. Pour autant, les enjeux de Renault pour les cinq à dix prochaines années, c’est plutôt l’électrification de sa gamme et l’avenir de son mariage avec Nissan, très stratégique."
Renault : "Il lui faut trouver l’après Zoé"
Pourquoi le titre dégringole-t-il à ce point, avec une baisse du cours de 27% ? "Renault est exposée en Russie. Toutes les entreprises présentes en Russie en ont souffert. Après il faut contextualiser : pour tout le secteur automobile, les ventes baissent partout dans le monde parce qu’il y a des pénuries de composants. La problématique russe aggrave toutes ces difficultés conjoncturelles."
Renault ne risque-t-elle pas de disparaître ? "À moyen ou long terme, le potentiel de rebond est significatif, juge Flavien Neuvy. C’est une entreprise solide. Il faut rappeler qu’en 2021, c’est plus de 45 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Nissan, c’est 63 milliards et elle en possède 43%. L’actionnariat de Renault est solide, avec la présence de l’État. Il lui faut trouver l’après Zoé. Le vrai enjeu est de répondre au défi de l’électrification un peu forcée du marché automobile."
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