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Rendez-vous de vaccination en ligne : "on en est à l’âge de pierre !"

Frédéric Bizard, économiste, spécialiste des questions de protection sociale et de santé, auteur de « Et alors la réforme globale de la santé, c’est pour quand ? »  (Editions Fauves, 2019), était l’invité de Patrick Roger le 13 janvier dans l’émission "C’est à la une" sur Sud Radio, à retrouver du lundi au vendredi à 8h10.

L’État fait appel au secteur privé pour que les Français prennent leurs rendez-vous de vaccination en ligne. A-t-il raison de faire appel à des plateformes telles que Doctolib ?

 

"Un choix plutôt contraint que choisi"

"Ce choix m’apparaît plutôt contraint que choisi, estime Frédéric Bizard, économiste, spécialiste des questions de protection sociale et de santé. Quand on écoute le ministre, il paraît que l’Assurance Maladie n’est pas en mesure d’assurer le service. Je ne veux pas en faire une polémique, mais on peut se poser des questions. D’abord, l’Assurance Maladie dispose des bases de l’ensemble des assurés. En principe, elle est en contact avec l’ensemble, c’est son rôle. Comment, avec les milliards d’euros d’investissements faits dans le numérique depuis une quinzaine d’années, nous sommes infichus de délivrer un service de base aussi simple que la prise de rendez-vous ? C’est une vraie question sur l’utilisation des biens publics en matière de numérique. Nous n’avons toujours pas de dossier médical personnel ; on est à l’âge de pierre."

"L’assurance maladie a assuré le contact tracking, le suivi des cas contacts, avec difficulté, souligne l’Auteur de « Et alors la réforme globale de la santé, c’est pour quand ? »  (Editions Fauves, 2019). Là, on confie tout à des acteurs privés. Je me pose une question sur l’efficacité de ce service. Doctolib est présent pour les prises de rendez-vous. Là, vous n’allez pas chez le médecin, mais dans des centres de vaccination. Je pose juste une question d’organisation, sur la qualité du service rendu. Avec plusieurs opérateurs, il y a un risque de couac."

 

"Quelle est la nature du contrat ?"

Faute de pouvoir le faire avec le public, on le ferait donc dans l’urgence avec le secteur privé ? "Il ne s’agit pas seulement de la prise de rendez-vous, souligne Frédéric Bizard. C’est la gestion de la vaccination, la pharmacovigilance des personnes vaccinées pendant plusieurs mois pour analyser les effets secondaires. Il est clair qu’en matière de confidentialité des données, cela va être compliqué de l’assurer avec plusieurs opérateurs."

Autre point posant problème aux yeux de ce spécialiste des questions de protection sociale et de santé : quelle est la nature exacte du contrat passé ? "Quand vous avez une prise de rendez-vous, ce sont des forfaits payés par les professionnels de santé. Là, on imagine que l’État, via Santé Publique France, va payer les opérateurs, qui vont aussi accumuler des données. Or on sait bien que les données, c’est leur richesse. Clairement, il faudra faire la lumière sur le coût et la gestion des données sensibles en matière de pharmacovigilance."

 

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