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Rentrée des classes : "Il manque 3.000 enseignants"

Par Jean Baptiste Giraud

C'est la rentrée des classes, mais recruter des enseignants devient de plus en plus difficile, et les démissions se multiplient.

Pourquoi de plus en plus d’enseignants démissionnent-ils ? Xavier Lafleur, alias Monsieur Le Prof sur les réseaux sociaux, a pour sa part démissionné depuis un certain temps. Mais il avait enseigné auparavant pendant 12 ans dans l’académie de Versailles et de Toulouse.

Rentrée des classes : "Le nombre de démissions a quintuplé"

"J’ai démissionné car je trouvais que je n’avais plus ma place, explique l’auteur de “L’ex plus beau métier du monde” (Flammarion). Plus les années avançaient, plus je voyais les réformes successives qui ne répondaient absolument pas aux besoins des enseignants. Cela rajoutait des contraintes supplémentaires. Je voyais également mon salaire gelé. Mon pouvoir d’achat baissait au fil des années. Plus j’avançais dans mon métier, plus c’était compliqué, moins j’étais valorisé."

Quid de la question du salaire ? "Oui, le problème financier est là. Quand j’ai commencé en début de carrière, à Bac+5, je gagnais 1.600 euros. J’étais celui de ma famille qui gagnait le plus. Dix ans après, je stagnais et ma famille me dépassait. On a des avantages, mais ils ne suffisent plus : à la rentrée, il manque 3.000 enseignants, et on est obligé d'embaucher des contractuels à la pelle pour compenser. Le nombre de démissions a quintuplé."

 

 

Surnoter pour évacuer les élèves vers le haut

La hiérarchie demande également d’être moins dur avec les élèves. "On prône la 'bienveillance', on a tendance à nous demander de surnoter les élèves pour les évacuer vers le haut, confirme Xavier Lafleur, alias Monsieur Le Prof sur les réseaux sociaux. Il n’y a plus de redoublement, il faut qu’ils avancent. C’est pour cela que l’on a 90% de réussite au Bac. À un moment, les élèves se retrouvent bloqués, ils se cassent les dents sur un système qui n’est pas pour eux. Il y a désormais une sélection à l’université."

Par ailleurs, davantage d’autorité à l’école, est-ce possible ? "C’est facile à réclamer, mais il faut que l’on nous en donne les moyens. Quand vous avez 36, 38 élèves par classe, qu’on ferme les classes pour les élèves à besoins spécifiques, c’est difficile à gérer. Notre hiérarchie elle-même ne nous respecte pas forcément. Quand Gabriel Attal s’adresse à TF1 avant ses propres agents, ce n’est pas très respectueux."

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