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Rentrée des classes pour les enfants du bidonville de Toulouse : "Les Roms veulent aller à l’école !"

48 enfants de 3 ans à 12 ans de la communauté roms, sont sédentarisés depuis 10 ans dans un bidonville proche de l’aéroport de Toulouse et qui vivent dans des conditions des plus précaires. Ce retour à l’école pour ces enfants a été possible grâce à une association d’étudiants venue faire du soutien scolaire dans le bidonville pendant les différents confinements, suscitant une véritable envie d’aller en classe chez ces enfants.

À Toulouse, 48 enfants d’un bidonville ont effectué leur rentrée des classes jeudi 2 septembre. © Sud Radio

Reportage dans le campement de la Flambère de Christine Bouillot

 

"Les Roms veulent aller à l’école !"

Dans le bidonville jeudi 2 septembre au matin, l'effervescence était palpable. Comme Jonathan, les 48 enfants du camp avaient hâte de retourner à l’école, avec, comme n’importe quel enfant, des matières préférées : "les maths, le français, la physique j’aime bien !, assure l'un d'eux. Mais je n’aime pas rester assis..."

Si la totalité des enfants vont cette année à l’école, de la maternelle au collège, c'est grâce au soutien scolaire mis en place pendant les confinements depuis 15 mois par l’association "Rencont'roms nous". "Tout au long de l'année, on rapproche les enfants de l’école, on dit que l'école n'est pas hors du terrain, explique Natanaël Vignaud, le directeur de l'association. C'est-à-dire qu’on fait des liens entre l’école et le bidonville. Les Roms veulent aller à l’école, soutient-il, ils veulent être des enfants comme tout le monde et leurs parents les poussent à aller à l’école, malgré leurs conditions de vie et leurs habitats précaires".

Pour que ces enfants retrouvent le chemin de l’école, il a donc fallu pendant le confinement que l’école vienne à eux. Car pour ces enfants et leurs parents, l’école s’est soudain occupé d’eux, explique Sandrine Morch, député En Marche qui a porté ce projet de scolarisation. "L’algeco qui est là bas, qui était pour les services sociaux, on l’a utilisé pour faire du soutien scolaire et c'est là que tout s’est mis en place, que l’idée d’aller à l’école s’est installée dans la tête des parents et des enfants ! L’envie, elle s'est crée là et on a eu un an pour le mettre en place",  explique l’élue de Haute-Garonne.

Grâce à l'école, Andrei, âgé de 18 ans et qui a grandi dans le bidonville, est aujourd'hui médiateur social et conseille les plus jeunes : "ils n'ont pas vécu ce qu’on a vécu, témoigne-t-il. Ils ont vraiment une chance que nous aujourd’hui on travaille et qu’on puisse leur ouvrir les portes et leur dire qu'on est là pour eux".

"Les enfants viennent de plus en plus et on a des liens de plus en plus forts avec les familles"

"Les enfants viennent de plus en plus et on a des liens de plus en plus forts avec les familles. Les enfants se plaisent à l'école, ils viennent heureux à l’école", se réjouit Véronique Roussi, directrice de l'école Littré qui accueille plusieurs enfants Roms.

Cette année, les enseignants des huit écoles de Toulouse partenaires du projet se sont donnés comme objectif de mieux intégrer encore les enfants aux autres élèves. L'expérience toulousaine va également servir de base de travail à une mission d’information parlementaire pour pour lutter contre cette exclusion scolaire en France. D’ailleurs, il n’existe aucune statistiques officielles permettant de savoir combien d’enfants en France sont privés d’école à cause de la précarité.

L'expérimentation est une réussite, les enfants sont plus assidus à l’école. Objectif cette année : mieux les intégrer aux autres enfants.

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