Contrairement au réveillon du 24 décembre, le couvre-feu n'est pas suspendu pour le passage à la nouvelle année. Objectif : interdire les rassemblements dans les rues après 20 heures et limiter les grandes fêtes. Plus de 100.000 policiers et gendarmes seront déployés sur tout le territoire pour faire respecter ces restrictions, avant un durcissement dans une vingtaine de départements. À partir du samedi 2 janvier, il sera en vigueur dès 18 heures.
"Un réveillon qui risque de recréer des clusters"
Une distinction entre le réveillon de Noël et du Nouvel an qui s'explique, selon Margot Bayart, par une différence de style de soirée. "En général, à Noël on se réunit en famille, en comité plus restreint. Pour la Saint-Sylvestre, il y a plus des soirées avec 50, 100 personnes, voire plus avec des risques de contamination beaucoup plus importants", souligne la vice-présidente du syndicat des médecins généralistes de France.
Si à Noël, le risque de contaminer les plus anciens était plus important, pour le 31 décembre, "c'est un réveillon qui risque de recréer des clusters et augmenter le nombre de nouveaux cas", justifie-t-elle. En première ligne, les jeunes qui une fois porteurs risquent de contaminer les plus anciens dans les premiers jours, mais qui peuvent également tomber gravement malade. "Il est aussi dangereux pour les jeunes avec des pathologies chroniques ou qui ont des problèmes de surpoids", rappelle Margot Bayart.
"Chaque 31 décembre se passe relativement mal"
Du côté des forces de l'ordre, la mobilisation sera importante durant la soirée, avec 100.000 policiers et gendarmes déployés sur le territoire. Une année particulière, même si Rudy Manna rappelle que "chaque 31 décembre se passe relativement mal". Pour le passage à l'année 2021, les fonctionnaires de police devront prendre en compte la particularité du Covid, "comme depuis 9 mois, où on essaye de faire respecter les décisions plus ou moins loufoques que l'administration prend", rapporte le syndicaliste.
Contrairement aux annonces du gouvernement, les forces de l'ordre ne seront pas plus nombreuses. "On va trouver des solutions pour être plus nombreux", confie Rudy Manna qui rappelle que depuis trois ans, Marseille a perdu "l'équivalent de 300 policiers". "On va décaler des gens prévus en journée pour les mettre à la nuit. On va donner cette impression d'être plus nombreux à la nuit", explique-t-il
"Empêcher ou mettre fin aux soirées illégales"
Pour faire appliquer les règles en vigueur pour cette soirée de la Saint-Sylvestre, les policiers promettent de "faire ce que l'on peut avec les moyens que l'on a", sans oublier pour autant qu'au-delà du Covid et des soirées interdites, "il va y avoir plein d'autres choses, comme chaque année", prévient Rudy Manna. Des restrictions "complètement illusoires", selon le syndicaliste d'Alliance-Police qui table sur "100 à 150 soirées organisées dans les Bouches-du-Rhône, sans compter le reste de la France".
Si les policiers se déplaceront "dès qu'il y aura un appel", Rudy Manna précise qu'en cas de grosses soirées "avec 100 ou 200 personnes, on ne peut pas y aller à trois policiers". Un dispositif particulier, qui peut durer plusieurs heures et avec de nombreux renforts, sera indispensable, et "pendant ce temps, on ne pourra pas être ailleurs", avertit-il. Malgré tout, les forces de l'ordre comptent "empêcher ou mettre fin aux soirées illégales", ce soir. "On va éviter que ça se propage assez gravement sur tout le département et sur toute la France. On va essayer de résoudre ce problème du mieux que l'on peut", assure le porte-parole d'Alliance.
"Respecter le port du masque et les distanciations"
Pour rester dans les clous, il faudra respecter les mesures barrières durant ce réveillon et compter sur des rassemblements modestes. "Il faut principalement respecter le port du masque et les distanciations", explique Margot Bayart. Avec ces deux gestes, "la transmission est quasiment nulle", rappelle-t-elle. Si le gouvernement recommande une limitation de six adultes autour de la table, la médecin admet que cette règle peut-être flexible. "Avec une pièce de 100m², vous pouvez mettre 20 personnes, si vous mettez 6 personnes dans 15m² ça commence à faire beaucoup", estime-t-elle.
Une distanciation importante pour éviter les postillons, à l'origine des transmissions. "On prend l'apéritif, on prend de la distance, quand on a fini de manger, on n'hésite pas à s'écarter et remettre son masque pour discuter", conseille Margot Bayart qui ajoute qu'il ne faut pas hésiter "à ouvrir les fenêtres et aérer les pièces". À table, il est préférable de préparer "des portions individuelles plutôt qu'un plat au milieu dans lequel tout le monde va se servir", selon la vice-présidente du syndicat, "avec une personne dédiée pour le service". Des mesures simples, accessibles à tout le monde pour "une question de responsabilité individuelle au service du collectif".
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