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Restaurants, cinémas, salles de sports… Ce qu’ils pensent des annonces d’Emmanuel Macron

Cyril Buesa, président de la branche bars-restaurants de l’UMIH 11 (Aude), Jacques Font, exploitant des cinémas Castillet à Perpignan, et Élodie Garamond, fondatrice du Tigre Yoga Club, étaient interviewés dans "le coup de fil du matin" sur Sud Radio le 30 avril. "Le coup de fil du matin" est diffusé tous les jours à 7h12 dans la matinale animée par Cécile de Ménibus et Patrick Roger.

Pour la réouverture des salles de cinéma, plus de 400 films sont en attente de pouvoir être projetés sur les étagères... (Gabriel BOUYS / AFP)

Pour les restaurants, "travailler à perte n’arrange personne"

Du côté des restaurants, l’attente de réouverture est forte. Que penser de ces dates du 19 mai pour les terrasses et du 9 juin pour les salles ? "C’est un grand soulagement, estime Cyril Buesa, président de la branche bars-restaurants de l’UMIH 11 (Aude). Le fait de pouvoir rouvrir, c’est enfin la lumière au bout du tunnel. Mais elle ne va concerner que 40% de mes collègues sur le territoire national. On est encore dans le combat avec le gouvernement pour penser à ceux qui ne pourront pas rouvrir. Des aides permanentes pourraient constituer une bonne alternative par rapport à ceux qui pourront."

Pour autant, il y aura des conditions très particulières, notamment un taux d’incidence bas, mais aussi des jauges et des limites de six par table. "On ne fait que reprendre le protocole de l’année dernière, juge Cyril Buesa. Cela ressemble étrangement au 2 juin 2020. Ce qui nous chagrine est que l’on n’a pas la preuve scientifique que l’extérieur soit contaminant. Je ne pense pas que le 19 mai soit moins dangereux que le 18." Pourra-t-il reprendre son personnel ? "J’ai la chance d’avoir gardé la quasi totalité, et embauché du personnel supplémentaire en prévision de la réouverture. Mais souvent, on ne trouve pas de personnel car les gens ont changé de voie. Dans un restaurant avec un seul service, jusqu’à 21h, tout le personnel ne sera pas rappelé. Quid du chômage partiel ? Et travailler à perte n’arrange personne : parfois, mieux vaut ne pas ouvrir."

Les cinémas prêts à rouvrir

"Nous, nous sommes prêts, souligne Jacques Font, exploitant des cinémas Castillet à Perpignan. Nous avions un protocole qui avait été accepté par les ministères, donc il n’y a aucun souci pour les salles de cinéma. On doit laisser un écart de deux sièges entre les spectateurs. Par contre, si vous arrivez avec une personne ou des enfants, jusqu’à six, vous pouvez vous mettre ensemble. Nous avons énormément de sièges dans nos cinémas. Pour nous, le problème n’est pas la jauge, mais l’horaire."

En effet, "les trois premières semaines, s’arrêter à 19h fait que l’on joue à 14h et 16h30. Cela représente 20% de notre public par rapport à d’habitude, c’est très pénalisant. En plus, on va principalement au cinéma d’octobre à avril. Mai et juin ne sont pas, sauf exception, des mois de grande fréquentation." Le 19 mai, il n’y aura donc pas foule ? "Tous les arbitrages n’ont pas été rendus. Nous militons pour que le ticket de cinéma soit un horodatage. Il faut acheter son ticket jusqu’à 19 h et on pourrait sortir à 21h. Je rappelle que cela s’est fait en Guyane. Le vrai redémarrage, ce sera le 9 juin. Mais les films sont là : il y a plus de 400 films sur les étagères. L’autorité de la concurrence a autorisé pour la première fois l’ensemble des distributeurs à se mettre d’accord sur les dates de sorties pour éviter que ce soit un carnage."

Les salles de sport en colère

Les salles de sport vont elles aussi enfin rouvrir le 9 juin. "Mais ce n’est pas du tout satisfaisant, souligne Élodie Garamond, fondatrice du Tigre Yoga Club. On nous annonce cela la bouche en cœur. Je rappelle que l’année dernière, on avait ouvert le 22 juin et refermé le 25 septembre. Nous avons des protocoles qui ne sont pas encore déterminés, que l’on sait complexes à mettre en œuvre, avec une qualité de service diminuée et des jauges limitées."

"Aujourd’hui, on nous annonce deux critères. D’abord, on nous dit que tous les ERP, Établissements recevant du public, vont avoir des jauges diminuées de 35 à 40%. Mais nous, on nous impose une double peine, une jauge sur les salles de cours, avec un nombre de mètres carrés par élève. C’est totalement absurde. On demande que ce protocole soit juste compréhensible, et opérationnel. On a tous besoin de rouvrir en sachant que l’on ne gagnera pas d’argent. Mais on a besoin que ce soit fait avec du bon sens et en concertation avec les pros sur le terrain. Nous avons été pointés du doigt comme des lieux de propagation que nous n’étions pas."

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Retrouvez "le coup de fil du matin" du lundi au vendredi à 7h12 sur Sud Radio, dans la matinale de Cécile de Ménibus et Patrick Roger.
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