Rien que dans la région PACA, 45.000 postes sont à pourvoir dans la restauration pour la saison. Même les événements prestigieux comme le Festival de Cannes qui va débuter, peinent à trouver du personnel. L’événementiel mais aussi les palaces et les restaurants étoilés rencontrent les mêmes difficultés à embaucher. Reportage à Marseille dans l'une des plus belles adresses de Lionel Maillet pour Sud Radio.
Restauration : "C'est dur de trouver des gens qui ont très envie de travailler !"
Malgré son étoile au Michelin et sa vue imprenable sur le Vieux Port, "Une Table au Sud", le restaurant de Ludovic Turac, a du mal à recruter notamment pour le service. "Si on maintient cette passion en cuisine, c'est un peu plus compliqué en salle, reconnaît-il. Les mentalités changent, c'est dur de trouver des gens qui ont très envie de travailler ! Maintenant, c'est les jours de repos et le salaire avant le savoir-faire", regrette-t-il.
Le manque de personnel ne date pas du Covid. Mais l’épidémie a accéléré les choses et poussé le jeune chef de 34 ans à se remettre en question. "J'ai revu tous les salaires à la hausse, j'ai fermé un service de plus, explique-t-il. Ils ont deux jours de repos consécutifs. Ça a des contraintes financières assez considérables, ajoute-t-il. Surtout quand on a beaucoup d'encours et qu'on est un jeune patron comme moi parce que clairement, je suis endetté".
"On s'arrache les cheveux !"
Avec son agence d’intérim spécialisée dans la restauration, Jean-Philippe Carmona recrute pour le Festival de Cannes, le Grand Prix de Monaco ou des palaces de la Côte d’Azur. Mais il ne peut pas satisfaire tout le monde. "On s'arrache les cheveux !, confie-t-il. Aujourd'hui, on ne peut plus regarder vers les lycées hôteliers en général, déplore-t-il. On va former des gens qui sont en échec scolaire, qui ne trouvent pas d'emploi dans d'autres branches".
"On remercie aussi nos amis étudiants !, souligne Jean-Philippe Carmona. Plutôt que de faire du publipostage, il y a des choses plutôt agréables à faire dans notre secteur", estime-t-il. "Je cherche 250 postes vacants sur des missions dans l'évènementiel et après, j'ai une vingtaine de postes en CDI. Il manque, par exemple dans un palace marseillais, 50 personnes. Ces établissements vont se combler par les sociétés d'intérim. Ils ne trouvent pas de personnel parce qu'ils ont encore des grilles de salaire trop basses, mais au-delà de ça, les gens attendent une vie sociale", analyse-t-il.
Rien que dans la région PACA, 45.000 postes sont à pourvoir pour la saison.
Aurélie
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