Créés en 1985 par Coluche, les Restos du Cœur ont – malheureusement – de plus en plus de succès. Alors que l’association lance cette semaine sa 33ème campagne hivernale en faveur des plus démunis, Caroline Ackeret, président des Restos du Cœur de Gironde, était l’invitée du journal de 18h sur Sud Radio ce lundi. Selon elle, certaines mesures politiques décidées récemment pourraient bien plomber la situation financière de l’association.
"On a besoin de financements. Il faut prendre en compte la baisse des réserves parlementaires et la suppression des dons ISF, qui représentent un gros manque à gagner pour les Restos du Cœur. On aura moins d’argent pour acheter des denrées et les distribuer aux plus démunis. Notre combat quotidien est donc aussi d’aller inciter les magasins et les grandes enseignes de donner aux Restos et aux associations d’une manière générale", explique-t-elle.
"Énormément de retraités qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts"
Face à des rentrées d’argent en baisse, la solution passe aussi par des partenariats avec le secteur privé. "Nous avons signé des conventions de partenariat avec de grandes enseignes nationales. Sur une année, on a récupéré entre 1300 et 1400 tonnes de marchandises (invendus, produits à date courte J+1 ou J+2, ou bien des dons locaux de maraîchers). En Gironde, on n’a pas énormément de maraîchers qui peuvent nous donner des produits, à l’inverse du Lot-et-Garonne par exemple où ils ont davantage de dons locaux. Les plate-formes logistiques nous permettent d’avoir des dons locaux et donc des produits plus variés pour confectionner les repas. On incite les personnes à manger de façon équilibrée", affirme Caroline Ackeret.
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Une fois encore, les locaux des Restos du Cœur ne devraient pas désemplir cette année. "L’an dernier on était déjà en Gironde sur une augmentation de 7,5%. On s’attend aussi cette fois à une augmentation entre 7 et 10%. Depuis cinq ans, les profils ne changent plus malheureusement. On a beaucoup de familles monoparentales et énormément de retraités, des personnes qui n’arrivent pas à joindre les deux bouts avec leurs petites retraites. Ce sont des situations qui font très mal au cœur parce qu’on se dit qu’ils ont travaillé toute leur vie pour arriver à la retraite et ne pas pouvoir boucler les fins de mois… Ils sont obligés de pousser la porte des Restos et c’est un geste qui doit être très très difficile pour ces personnes-là", déplore-t-elle.
Retrouvez en podcast toute l’interview de Caroline Ackeret sur Sud Radio