Reportage à la Cité de l'Espace de Christine Bouillot pour Sud Radio
Retour de Thomas Pesquet : "L'amerrissage a réussi, c'est toujours une phase critique"
Il était 4h33 le 9 novembre quand la capsule apparaît à l'image, touchant la mer, sous les applaudissements. "L'amerrissage a réussi, c'est un grand succès se réjouit Jean-Baptiste Desbois, le directeur de la Cité de l'Espace. C'est toujours une phase critique. La capsule est dans l'eau, il va falloir 20-30 minutes en fonction de l'endroit où il s'est posé, pour qu'un navire vienne récupérer la capsule et la poser sur le pont" explique-t-il.
Un retour sur Terre presque sans accroc, à un détail près : "lorsque les parachutes principaux se sont ouverts, un quatrième parachute a mis un peu plus de temps que les autres à s'ouvrir complètement" explique Olivier Sanguy, expert scientifique. Il faudra une heure aux équipes de la NASA pour extraire les 4 astronautes de la capsule, désormais soumis aux lois de la gravité.
Philippe Perrin : "La difficulté de ce métier, c'est que c'est un peu comme une drogue dure"
Le retour sur terre de Thomas Pesquet va lui demander de se reapproprier la gravité terrestre, mais aussi le retour à une vie normale, comme l'explique l'astronaute français Philippe Perrin. "Il est au sol, sur le bateau, il sait qu'il est en bonne santé, il a l'air de rigoler ! Ça doit être un sentiment de grand bonheur. Le souvenir que j'ai de mon vol, c'est un sentiment de grande plénitude. Il peut y avoir déjà une petite nostalgie, la question pour lui est sûrement 'est-ce que je re-vole' imagine Philippe Perrin, qui se souvient que sa femme lui disait qu'il faudrait qu'il réapprenne à sortir les poubelles".
"Il faut réapprendre à ne plus être dans cette excitation de la technique, de la technologie. C'est la difficulté de ce métier, c'est un peu comme une drogue dure : vous avez envie d'y retourner, et en même temps, à un moment donné, ça va s'arrêter..."
"Il faut que la langue se réhabitue à parler, à cette gravité"
"Les retours que j'ai eus de certains astronautes, c'est déjà la langue confie Romain Charles, ingénieur en médecine spatial au CNES. Il faut que la langue se réhabitue à parler, à cette gravité. Les bras aussi : on leur donne un téléphone pour appeler leur compagne quand ils arrivent. Ce téléphone pèse un certain poids, c'est difficile pour eux de le tenir à la main".
"Lorsqu'un astronaute revient, son médecin lui interdit de conduire pendant un certain temps" ajoute-t-il.
Thomas Pesquet sera de retour dès le 9 novembre au soir en Europe à Cologne, au centre d'entraînement de l'agence spatiale européenne.