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Retour sur actualité – L’histoire de l’IVG en France

Par Lucie Blanchard

Retour sur actualité – Ce mercredi 26 novembre, l’Assemblée nationale fête les 40 ans de l’IVG, l’interruption volontaire de grossesse, autorisée en France. Le 26 novembre 1974, Simone Veil, alors ministre de la Santé, ouvrait les débats parlementaires à l’issue desquels la France reconnaîtrait l’avortement comme un droit.

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Quarante ans plus tard, sur proposition d’une députée socialiste, Catherine Coutelle, l’Assemblée nationale s’apprête à voter une résolution pour s’engager à toujours défendre ce droit. L’occasion pour Sud Radio de revenir sur l’histoire de l’IVG en France.

L’IVG a été le résultat d’une longue lutte de la société civile, en particulier des féministes

À l’époque, cette loi était loin d’être une évidence et les femmes, sous l’égide des féministes et du MLF notamment, ont dû défiler dans la rue pour obtenir ce droit à disposer de leurs corps.Dans d’autres pays d’Europe, comme en Angleterre, l’IVG était déjà pratiqué. Les Françaises traversaient la Manche pour se faire avorter. Les plus pauvres se risquaient entre les mains de praticiennes illégales, souvent dans les campagnes.Autant de drames individuels qui, parallèlement à la libération sexuelle, finirent par transposer ce débat sur la scène publique.L’année 1971 en particulier marque un tournant, avec la parution dans le journal Le Nouvel Observateur du manifeste dit des 343 "salopes". L'avocate Gisèle Halimi, les actrices Catherine Deneuve et Jeanne Moreau n’hésitent pas à révéler qu’elles se sont fait avorter et demandent la dépénalisation.L'idée fait son chemin, jusqu’à arriver sous forme de proposition de loi sur le pupitre des députés. C’était donc le 26 novembre 1974, à l’initiative de la ministre de la Santé, Simone Veil.

40 ans après, où en est-on ?

Le nombre d’avortements en France est stable, à 220 000 IVG pratiqués chaque année en moyenne, excepté une légère hausse l’année dernière, due au scandale des AVC survenus chez les jeunes femmes qui prenaient la pilule de 3e et 4e générations.La peur du médicament a provoqué un retour à des méthodes de contraception plus naturelles, mais aussi moins fiables. Un phénomène conjoncturel, si l'on peut dire. Quoi qu'il en soit, l’avortement est toujours largement pratiqué en France. On estime qu’une femme sur trois y aura recours au cours de sa vie.

Les pressions existent-elles toujours, en 2014, pour faire interdire l’avortement ?

Oui, bien sûr. Le débat autour de la loi sur le mariage pour tous, l’année dernière, les a même fait ressurgir. Après l’ouverture du mariage civil aux couples homosexuels, le débat se porte maintenant sur leur droit à concevoir des enfants par des méthodes de procréation assistée (PMA) ou de mères porteuses (GPA). Et de nombreux lobbys surfent sur ces discussions pour remettre le sujet de l’avortement sur la table.

Concernant la résolution qui sera soumise ce mercredi au vote des députés, y a-t-il des inquiétudes ?

Les militants de la fondation Lejeune, qui lutte contre l’IVG, abreuvent de messages les boîtes mails des députés depuis plusieurs jours, et l’Église a dénoncé samedi par la voix de l'évêque de Grenoble "la banalisation sans précédent de l’avortement" et les comportements "irresponsables" des femmes, qui conduisent à détruire des embryons.Mais, sur le vote de la résolution en tant que telle, il n’y a pas d’inquiétude. Elle a reçu l’aval de tous les présidents de groupe. Rappelons qu’elle vise principalement à promouvoir le droit à l’avortement en Europe, après les lois anti-IVG qui ont failli passer en Espagne.

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