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Retraites: la CGT propose à ses instances de "quitter les concertations"

La Commission exécutive confédérale de la CGT, sa direction élargie, propose à ses instances de "quitter les concertations" en cours sur la réforme des retraites, après les déclarations de François Bayrou qui a refusé tout retour aux 62 ans, dans un courrier interne dévoilé par Le Monde et dont l'AFP a obtenu copie mardi.

Xavier GALIANA - AFP/Archives

La Commission exécutive confédérale de la CGT, sa direction élargie, propose à ses instances de "quitter les concertations" en cours sur la réforme des retraites, après les déclarations de François Bayrou qui a refusé tout retour aux 62 ans, dans un courrier interne dévoilé par Le Monde et dont l'AFP a obtenu copie mardi.

"La Commission exécutive confédérale considère que la nature des concertations retraites a changé" depuis les déclarations du Premier ministre et propose aux organisations du Comité confédéral national (CCN, "parlement" de la CGT) de "(s)'en retirer et de construire de façon offensive la mobilisation".

Les membres du CCN ont jusqu'à mercredi, 18H00 pour se prononcer.

Le Premier ministre, qui avait rouvert en janvier le dossier de la réforme des retraites, a confié aux partenaires sociaux la tâche de trouver un nouvel équilibre du système et de rediscuter "sans aucun totem" ni "tabou" sur le départ très contesté à 64 ans.

Mais dimanche, à la surprise générale de la gauche comme des syndicats, François Bayrou a fermé la porte à un retour de l'âge de départ à 62 ans. Une position qu'il a réitérée mardi après-midi, interrogé à l'Assemblée nationale.

La CGT estime que "ce durcissement des positions, sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations".

La centrale syndicale propose notamment à ses instances d'"amplifier la campagne d'information" et "construire des initiatives allant crescendo" notamment aux côtés des retraités, jeudi, puis plus largement le 3 avril avec les fonctionnaires, mobilisés sur les questions des salaires et d'emploi, puis les "premiers jeudis de chaque mois (...) avec le périmètre unitaire le plus large possible".

Sophie Binet, N°1 de la CGT, compte proposer à ses homologues réunis en intersyndicale, mercredi à 17H30, de se joindre aux différentes mobilisations prévues.

Si ses instances lui donnent le feu vert, la CGT serait ainsi la troisième organisation à quitter la table des négociations après Force ouvrière, partie dès la première réunion jugeant que ces discussions relevaient d'une "mascarade", et l'organisation patronale U2P (artisans, commerçants et professions libérales), qui a estimé mardi qu'un retour de l'âge légal de départ à la retraite à 62 ans n'était pas "sérieux".

Pourtant, le Premier ministre avait répondu vendredi à la dirigeante de la CGT - qui réclamait des garanties -, en rappelant, dans un courrier transmis à l'AFP, sa "confiance" dans les partenaires sociaux pour trouver des "améliorations réelles" à la réforme des retraites de 2023 tout en "traç(ant) un chemin de retour vers l'équilibre" d'ici 2030.

Cette exigence "ne contredit en rien la confiance que j'ai dans les partenaires sociaux pour parvenir à proposer des améliorations réelles pour nos concitoyens", assurait-il.

Mais ses déclarations, appuyées par celles de plusieurs ministres, ont heurté et inquiété nombre de syndicalistes ces derniers jours. La leader de la CFDT, Marylise Léon, demandera mardi soir au Premier ministre des "clarifications".

AFP / Paris (AFP) / © 2025 AFP

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