Les avocats sont toujours mobilisés pour défendre leurs retraites, mettant la pression sur la Garde des Sceaux. Le Conseil national des barreaux a même été reçu par Édouard Philippe.
Une caisse conservée, mais sans aucune autonomie
"Cette réunion n’a pas permis d’avancer, de lever le flou qui entoure le régime universel, estime Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux. Nous lui avons réexpliqué l’importance de maintenir le régime autonome, les avantages qui en résultent. Aujourd’hui, tous les régimes autonomes fonctionnent bien, et on nous demande de quitter un régime qui donne de bons résultats pour un régime universel sans étude d’impact. Il serait raisonnable d’attendre l’évaluation de la loi avant de demander à des professions entières de basculer".
Nicole Belloubet a proposé aux avocats de conserver leur caisse. "On la conserve comme toutes les caisses libérales, rien de nouveau. Mais elle n’aura pour autonomie que d’augmenter les cotisations, de s’aligner sur celles du régime universel et d’affecter les réserves pour gérer la transition. Elle n’a donc pas d’autonomie, qui garantit le montant des pensions, leur versement sur la durée, de fixer le montant des cotisations. Nous n'avons pas cette garantie d’autonomie que nous avons demandée".
100% des barreaux en grève
Pourquoi faire bande à part ? "Parce que le statut libéral n’a rien à voir avec le statut du salarié ou du fonctionnaire, rappelle Christiane Féral-Schuhl. Il n’a aucune des garanties, telle la garantie de l’emploi du fonctionnaire. Pourquoi mettre dans une situation désastreuse un certain nombre de professions, pas que les avocats, au nom d’un régime dogmatique ? Aujourd’hui, il y a beaucoup d’éléments flous, et maintenir à tout prix tout le monde dans le régime universel, c’est détruire des dispositifs qui fonctionnent sans aucune garantie. Est ce bien raisonnable ?"
"On est dans un rouleau compresseur qui avance, précise la présidente du Conseil national des barreaux. On sait lire, analyser les lois. La réunion d’hier a confirmé que les avocats ont parfaitement raison de s’inquiéter. Les conséquences sont bien là. 100% des barreaux sont en grève, c’est historique. Notre assemblée générale se réunit samedi et décidera des suites à donner au mouvement. Cette réforme va impacter très lourdement au moins 50% de la profession, la plus proche des citoyens, entre gardes à vue et aide juridictionnelle. C’est la question de l’accès au droit qui est en jeu".
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