single.php

Rivesaltes: les corps de 60 harkis transférés en 1986 dans un cimetière, selon le maire

Les ossements de 60 harkis décédés et inhumés sans sépulture au camp de Rivesaltes entre 1962 et 1964 ont été transférés en 1986 dans un cimetière de la ville, a révélé vendredi devant les familles le maire de cette commune des Pyrénées-Orientales.

Valentine CHAPUIS - AFP

Les ossements de 60 harkis décédés et inhumés sans sépulture au camp de Rivesaltes entre 1962 et 1964 ont été transférés en 1986 dans un cimetière de la ville, a révélé vendredi devant les familles le maire de cette commune des Pyrénées-Orientales.

L'édile André Bascou, en poste depuis 1983, a présenté ses excuses aux familles qui cherchent à savoir où ont été enterrés une soixantaine de corps, dont ceux de 52 bébés, et à leur offrir une "sépulture digne".

"Entre le 15 et le 19 septembre 1986, les corps ont été exhumés et inhumés au cimetière Saint-Saturnin. Je ne sais pas précisément où ils se trouvent", a déclaré le maire octogénaire, regrettant de ne pas avoir contacté les familles "à l'époque".

Dans la salle de la mairie de Rivesaltes, une trentaine de proches de ces enfants défunts, venus chercher des réponses sur les dépouilles disparues, ont montré colère et incompréhension, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Venue pour l'occasion, Patricia Mirallès, ministre déléguée en charge de la mémoire et des anciens combattants, qui avait réclamé en octobre 2023 la tenue de fouilles sur le camp Joffre de Rivesaltes, a salué la tenue de cette réunion mais réclamé que le maire de Rivesaltes fasse "la lumière sur tout ce qui s'est passé, avec des archives que nous avons nous-mêmes retrouvés au ministère des Armées".

"Les dépouilles sont aujourd'hui dans le cimetière de Rivesaltes", a-t-elle ajouté devant la presse, "je crois qu'on est dans la reconnaissance".

Mais "on doit répondre à toutes les familles. On doit avancer. On va continuer à faire la lumière pour leur montrer qu'on n'a rien à cacher", a-t-elle encore déclaré.

A l'automne dernier, des tombes d'enfants harkis décédés entre 1962 et 1964 ont été découvertes lors de fouilles demandées par les familles, mais elles étaient dépourvues d'ossements.

Après l'indépendance de l'Algérie en 1962, 21.000 harkis - ces Français musulmans recrutés comme auxiliaires de l'armée française pendant la guerre - et leurs familles ont transité par le camp de Rivesaltes, près de Perpignan.

Une stèle commémorative dédiée aux harkis y recense 146 noms de personnes décédées, dont 101 enfants, parmi lesquels 86 de moins d'un an.

AFP / Rivesaltes (France) (AFP) / © 2025 AFP

L'info en continu
00H
23H
22H
20H
19H
18H
17H
16H
15H
14H
Revenir
au direct

À Suivre
/