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Rixe autour d'un scooter: 25 ans de prison pour le meurtrier d'un Afghan

L'adolescent meurtrier d'un réfugié afghan de 27 ans, tué en 2022 à Colmar après une altercation au sujet du bruit d'un scooter, a été condamné vendredi à 25 ans de réclusion par la cour d'assises pour mineurs du Haut-Rhin.

Frederick FLORIN - AFP/Archives

L'adolescent meurtrier d'un réfugié afghan de 27 ans, tué en 2022 à Colmar après une altercation au sujet du bruit d'un scooter, a été condamné vendredi à 25 ans de réclusion par la cour d'assises pour mineurs du Haut-Rhin.

La mort en août 2022 d'Abdul Qayyum Ahmadzai, réfugié afghan en France depuis 2016 et ouvrier chez Stellantis à Mulhouse, avait suscité une vive émotion.

Les peines prononcées par la justice sont conformes à ce qu'avait requis jeudi l'avocat général Jean Richert: 25 ans de réclusion à l'encontre du principal accusé, âgé de 17 ans au moment des faits, et 20 ans contre son coaccusé (18 ans à l'époque), qui avait manipulé et débloqué l'arme avant de la remettre à l'adolescent.

Tous deux étaient poursuivis pour assassinat, violences en réunion et détention illégale d'arme.

Comme l'avait demandé l'avocat général, l'excuse de minorité a été écartée par la cour en ce qui concerne le plus jeune accusé, qui encourait ainsi 30 ans de réclusion.

Le deuxième garçon ainsi que deux autres accusés risquaient la perpétuité.

Ces deux jeunes hommes, âgés de 20 et 21 ans à l'époque, ont été condamnés à 10 ans de prison, soit deux fois plus que réclamé par le parquet. Jugés pour complicité d'assassinat et violences en réunion, ils auraient apporté leur soutien aux agresseurs lors d'une rixe intervenue avant le tir.

- Antécédents judiciaires -

Le 14 août 2022, un groupe d'Afghans importunés au bas d'un immeuble à Colmar par le bruit d'un scooter avait demandé à des jeunes de s'éloigner. Ces derniers étaient revenus avec une arme et avaient ouvert le feu après une bagarre, atteignant mortellement Abdul Qayyum Ahmadzai au thorax.

Le réfugié était marié et père de quatre enfants.

Le pistolet, de calibre 7,65 mm, n'a jamais été retrouvé.

A l'issue d'une traque d'une dizaine de jours, le tireur et son ami lui ayant donné l'arme avaient été arrêtés: l'un à Sarcelles (Val-d'Oise), l'autre à Colmar.

Deux ans plus tard, l'audience s'est déroulée sous le régime de la publicité restreinte, équivalent du huis clos, car le principal accusé était mineur au moment des faits.

Dans ses réquisitions, l'avocat général a cependant rejeté l'excuse de minorité, au regard de la gravité des faits, des antécédents judiciaires de l'accusé et de son état de récidive.

Le jeune homme, aujourd'hui âgé de 19 ans, a déjà été condamné à sept reprises, pour trafic de stupéfiants, vols, dégradations, ou encore récemment pour outrage, rébellion et détérioration de bien destiné à l'utilité publique.

Après une erreur de procédure ayant entraîné sa libération en septembre 2023, il est retourné en prison un an plus tard à la suite d'une condamnation pour de nouveaux faits, d'outrage, de rébellion et de dégradation.

- Sorti de prison -

"Nous n'avons toujours pas compris comment l'individu ayant reconnu le tir mortel avait pu sortir de prison un an après les faits", a déploré pour l'AFP un cousin de la victime.

"Nous voulons que justice soit rendue pour mon cousin, mort pour rien du tout, lui qui ne cherchait jamais les problèmes... Mes amis et moi avons confiance en la justice française", avait déclaré ce parent avant l'ouverture du procès mercredi.

Les accusés ont contesté toute préméditation et intention d'homicide durant l'enquête.

Philippe-Henry Honneger, avocat du plus jeune accusé, a assuré que ce dernier était "désolé (...) que les choses en soient arrivées là".

"C'est un garçon qui répète n'avoir jamais voulu que cela aboutisse à ce drame, qui avant tout s'en veut", avait déclaré l'avocat à la presse.

L'épouse et les quatre enfants de la victime vivent toujours en Afghanistan.

Sa veuve est "sans ressources et sans possibilité pour le moment de venir en France. Tout a été stoppé par le décès de son mari", a commenté son avocate, Florence Tokic.

Par Jean-Frédéric SURDEY / Colmar (AFP) / © 2024 AFP

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